Eddie Murphy dans la peau d’un alien dans la peau d’un humain. Baclé.
Eddie Murphy, ou comment, avec une rare opiniâtreté, passer à côté de sa carrière. Il y avait tout pour faire d’Appelez-moi Dave un grand film théorique, le film-somme qui fixerait, une bonne fois pour toutes, les grandes lignes de la “politique Murphy”. Soit l’histoire d’une pure élasticité, corps plastique et modelable à volonté, démultipliable à l’infini, mais sans cesse contraint par un environnement rigide. On croit tenir cette feuille de route au début, lorsque l’extraterrestre au visage cireux et aux yeux exorbités, vaisseau anthropomorphique contrôlé par une armée de nano-Murphy (on pense à Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe… d’Allen ou à Osmosis Jones des Farrelly), fait ses premiers pas maladroits dans New York. Hélas, le potentiel burlesque s’affaisse vite sous les coups d’un scénario inepte, que le réalisateur de Norbit et de Raymond se refuse catégoriquement à mettre en scène… Murphy mérite mieux que ça.