Un nouveau film d’archives superbement épuré autour de la conquête de la Lune.
C’est l’apex de l’année de célébrations lunaires qui s’est écoulée à l’occasion du cinquantenaire des premiers pas humains sur notre satellite. Et il était temps que ça s’arrête, car on commençait à s’emmêler un peu les pinceaux – confondant, par exemple, l’Apollo 11, retour vers la Lune diffusé sur France 2 cet été, avec cet Apollo 11 totalement distinct.
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Alors pourquoi y retourner, encore ? Pour la splendeur : c’est la révélation d’un stock de rushes 70 mm qui motive ce nouveau film d’archives superbement épuré, sans commentaire audio ni interview dans le salon de cosmonautes octogénaires, uniquement accompagné d’enregistrements d’échanges radio également inédits, berceuse faite de charabia technique et de camaraderie américaine.
Il y a la nervosité des salles de contrôle, le flegme tabagique des ingénieurs, les familles amassées autour d’un pique-nique et d’une paire de jumelles à deux encablures du Kennedy Space Center, le ballet de la tôle, du feu, de la technique, et surtout cette splendide évidence : les grands découvreurs ont le sens de l’image.
Comme les ethnographes du début du XXe ramenaient d’Afrique profonde ou d’Amazonie des films d’une grâce sans pareille, les hommes de la Nasa savent qu’ils ont entre leurs mains un moment de cinéma. La preuve qui en est refaite aujourd’hui a un petit côté « rendre à César » : les fondamentaux d’une SF 2010’s revenue à la matière, vibrionnante, graineuse, d’Interstellar à First Man (forcément), ne viennent pas de nulle part.
Apollo 11 de Todd Douglas Miller (E.-U., 2019, 1 h 33)
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