Adaptation pompière du chef-d’œuvre de Tolstoï sauvée par la sublime et affolante Keira Knightley.
Les best-sellers prestigieux sont à manipuler avec précaution. Joe Wright le sait, lui qui n’en est pas à sa première adaptation (Reviens-moi, Orgueil et préjugés).
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La mise en abyme s’impose donc : si elle manque hélas de légèreté dans cette interprétation du chef-d’œuvre de Tolstoï – décor de théâtre, scène en trompe l’œil, travellings à gogo, chorégraphies –, on est littéralement aimanté par sa pièce maîtresse : le visage de Keira, alias Anna, prodige de douceur carnassière.
Sa déchéance de femme mondaine et corsetée à Saint-Pétersbourg dans les années 1870, en amante fiévreuse et autodestructrice, concentre tout le charme de cette fresque baroco-pompière – faisant regretter l’adaptation de 1948 par Duvivier.
On se console d’un Jude Law falot (dans le rôle du mari, le pauvre) avec la présence crâne d’Aaron Taylor-Johnson (formidable en Vronski). De quoi réveiller la Karénine qui sommeille en nous.
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