Le cinéaste Andrzej Zulawski est mort ce matin. Retour express sur une filmographie singulière en 4 films.
Mort la nuit dernière, 16 février, à Varsovie à l’âge de 75 ans, Andrzej Zulaswski laisse derrière lui une œuvre très singulière, marquante jusque dans ses excès, dont le meilleur fut tourné dans les années 70 et 80. Sa filmographie ne compte pourtant que treize longs métrages. En quatre films, petite introduction au cinéma de ce cinéaste de caractère, formé à l’Idhec (l’ancêtre de la Femis) à Paris, puis en Pologne auprès d’Andrzej Wajda, dont il fut l’assistant.
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L’important c’est d’aimer (1975)
Zulawski fait tourner de jolies femmes. Ici Romy Schneider, dans l’un de ses plus beaux rôles. Pas tellement pour l’histoire (l’histoire d’amour mélodramatique entre une prostituée et un photographe), mais pour la manière dont elle se donne entièrement à la caméra. De manière générale, dans cette période de sa carrière, Zulawski demande de plus en plus d’investissement à ses comédiens, les poussant aux limites du psychodrame.
Possession (1981)
Encore une histoire d’amour éperdue, avec cette fois-ci une Isabelle Adjani à son sommet, dans la longue liste de personnages de femmes érotomanes et/ou hystériques, victimes des hommes, qu’elle incarne à intervalles réguliers après L’Histoire d’Adèle H. de François Truffaut en 1975 (Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog, L’Eté meurtrier de Jean Becker, Camille Claudel de Bruno Nuytten, etc.). La bouche en sang, la voici dans Berlin.
L’Amour braque (1985)
Un braqueur, un prince, une pute pour l’ “histoire” – adaptation très libre de l’Idiot de Dostoïevski. Des cris de folie, des crises de nerfs. Le premier film avec Sophie Marceau, avec laquelle il tourne quatre films (Mes nuits sont plus belles que vos jours, La Note bleue, La Fidélité) et qu’il épouse (ils resteront mariés dix-sept ans).
https://www.youtube.com/watch?v=baa8FIsVx74
Cosmos (2015)
Dernier film de Zulawski, quinze ans après son précédent, une adaptation du dernier roman de son compatriote Witold Grombrovicz, sorti en France il y a seulement deux mois. Une histoire folle, un peu obscure, mais de l’humour aussi, avec des personnages grotesques et fantomatiques, qui errent dans la forêt et se suicident.
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