Un road-movie fascinant qui explore la face B de l’Amérique d’Obama.
“American Honey”, c’est le titre d’une pop-song mielleuse du groupe Lady Antebellum, un hymne pour l’Amérique blanche et bigote qui connut son petit succès en 2010. Et c’est aujourd’hui le même titre que reprend ironiquement Andrea Arnold (Fish Tank) pour son nouveau film, un road-movie fascinant qui explore la face B du pays d’Obama et vient un peu réveiller la compétition officielle.
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Shia LaBeouf dans son meilleur rôle
Embarquée pendant près de trois heures dans une camionnette sur les routes de l’Americana rurale, la cinéaste raconte les misères d’une bande d’ados marginaux filmée telle une meute de loups à la tête de laquelle règne un hors-la-loi flamboyant (Shia LaBeouf dans son meilleur rôle, celui qui aura le mieux capté ses tensions schizophrènes).
La force du film, outre sa photogénie hypersensuelle, qui délaisse très vite les ornières naturalistes au profit d’un torrent d’images pulsatiles et tripées, tient dans son portrait singulier d’une jeunesse américaine encore peu documentée. Ici, Andrea Arnold filme la génération d’après Larry Clark, celle d’après le sida, le punk et la colère. Elle met en scène une jeunesse hébétée, flottante, sexuellement et psychologiquement indéterminée.
La jeunesse du trap, en somme, ce courant froid du rap issu d’Atlanta qui scande le film telle une ritournelle incessante et lui donne son flow envoûtant, vénéneux, absolument irrésistible. “Can make you lose your mind”, répète la chanson.
American Honey d’Andrea Arnold (Grande-Bretagne). Avec Shia LaBeouf, Sasha Lane, Riley Keough. Sélection officielle, en compétition
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