Un grand film épique où Eisenstein assimile les hordes teutoniques envahissant la Russie au XIIIe siècle aux nazis.Premier film d’époque, premier film parlant d’Eisenstein, Alexandre Nevski marque le grand retour du cinéaste, après des échecs successifs. En abordant un cinéma plus narratif, il utilise l’espace comme il ne l’a jamais fait, avec des plans à […]
Un grand film épique où Eisenstein assimile les hordes teutoniques envahissant la Russie au XIIIe siècle aux nazis.
Premier film d’époque, premier film parlant d’Eisenstein, Alexandre Nevski marque le grand retour du cinéaste, après des échecs successifs.
En abordant un cinéma plus narratif, il utilise l’espace comme il ne l’a jamais fait, avec des plans à l’incroyable profondeur de champ, des cadrages insensés sur les armées teutoniques se découpant sur l’horizon, et laissant le ciel emplir les trois quarts de l’image… Coup d’essai, coup de maître, Eisenstein sera le seul grand cinéaste épique européen. œuvre opératique grâce à la musique de Prokofiev, sans laquelle la plus célèbre scène du film la noyade des chevaliers sous la glace n’aurait pas cette sombre ambiance. Dans cet impressionnant film en costumes, épuré, sur la résistance du peuple russe à l’invasion des Chevaliers teutoniques (les Templiers allemands) au XIIIe siècle, le cérémoniel religieux prend une ampleur inusitée dans le cinéma soviétique quitte à stigmatiser la religion. Ces Teutons, célébrant des grand-messes et brandissant leurs croix comme des glaives, font penser à l’Inquisition. Mais, bien que prédisant l’échec de l’offensive nazie de 1941-42 en URSS, ce film nationaliste tourné en 1938, à la veille du pacte germano-soviétique, porte aussi un regard fasciné sur cette armée d’archanges blonds, aux longues capes blanches ornées de croix se confondant avec la neige. La beauté des diables.
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