Une Inuit part travailler dans une mine de diamants plongeant ses parents dans un grand désarroi.
Si le film s’attache à l’enregistrement des gestes ancestraux de la culture inuit (chasse, fabrication d’outils, cuisine) autant qu’à la cinégénie de l’environnement polaire (visages burinés par la neige, hutte faite de peaux de bête et paysages glacés), son genre est loin de s’inscrire dans celui du cinéma documentaire.
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Il est à ce titre amusant de noter comme le film tente de reformuler la tromperie créée par le Nanouk l’Esquimau de Robert Flaherty (1922), auquel il rend clairement hommage, et ce jusque dans le choix du prénom du père. Mais avec ses comédiens semi ou entièrement pro, son scénario minimaliste, son format Scope vignetté un peu gadget, son imagerie 35 mm hyper léchée, son utilisation de l’Adagietto de la 5e Symphonie de Malher et sa hutte pittoresque à l’intérieur aussi immaculé que celui d’une pub Esquimau, Aga additionne tant de ruses qu’il frôle par moments le film de petit malin.
Malgré ce maquillage trop appuyé d’artifices, Aga réussit à raconter son crépusculaire sujet : l’écrasement de l’ancien monde par le nouveau. Grâce à une galerie d’images-signes assez sublimes (un avion dans le ciel pour évoquer la civilisation technologique, une tâche d’huile de moteur dans la neige comme analogie à la maladie de la mère), ce drame familial figure la ruine du rapport primitif et magique au monde.
Aga de Milko Lazarov avec Mikhail Aprosimov et Feodosia Ivanova (Bul., Fra., All., 2018, 1 h 37)
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