Photographe en mission mais aussi noctambule amateur hésitant à passer pro, Eric Mulet lâche le Leica et prend la plume pour consigner quelques flashes saisis lors de la fête Ferrara qui a suivi la projection de son Black out. Mulet peut raconter ce qu’il veut : il n’est pas journaliste.
Abel Ferrara a vieilli de dix ans en six mois, Claudia Schiffer est impressionnante de gardes du corps, Béatrice Dalle toujours aussi belle. Mais il y a longtemps que je n’avais pas vu autant de blaireaux au mètre carré. Mon portable n’arrête pas de sonner, il y a une grosse fête à Bordeaux et j’aimerais bien y être parce qu’ici, ça commence à puer et que je foutrais bien un Kebab dans la gueule de Miossec.
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Il y a du beau monde dans cette fête : Tim Burton et Lisa Marie sont en grande conversation au fond du jardin, nous leur pissons presque dessus et ils ne bougent pas ils sont forts ces Américains. Naomi Campbell m’effleure et ça sent bon, Kate Moss m’effleure aussi et ça sent bon également. Les filles sont belles, parfois trop et ça en devient énervant. Je tente de parler ping-pong avec Christophe Lambert mais j’ai l’impression qu’il a un problème avec son disque dur. Il n’empêche qu’en claquant des doigts, cet enfoiré embarque deux nanas, une pour lui et une pour Delarue : je suis sur le cul. Je suis pas un très bon dragueur mais je pense quand même qu’il faut faire un minimum d’efforts quand on veut tirer un coup. Eric Dahan n’a pas l’intention de tirer un coup ce soir ça se saurait. Malgré tout le rien qu’on pense de lui, il n’est pas le plus ridicule. Gérard Lefort, par contre, doit avoir des problèmes. De toute façon, je peux dire tout ce que je veux parce que je ne suis pas journaliste. Je ne vous parle même pas de Rigoulet. Bref, cette soirée s’étire et c’est bien la seule. Ferrara (Aïbeul) monte sur scène, il n’est pas le seul, j’y suis aussi. J’aurais bien pris une guitare quitte à avoir l’air d’un con, mais je n’ai pas eu le réflexe et dans la foulée, je fais quelques photos je suis quand même payé pour ça. Alexandra Kazan m’effleure et ça sent rien. Je suis plein comme une huître et ça sent pas très bon non plus, tout va bien. Il est 6 h du mat et Kaganski ânonne… il veut se coucher avant minuit. On a beau lui expliquer que c’est passé, il ne veut rien savoir. Nous finissons la nuit au marché Forville : là, pour de vrai, nous rencontrons des gens formidables et nous parlons de cinéma c’était bien la première fois de la soirée.
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