Avec son premier film “Aftersun”, évocation d’une relation père-fille à la nostalgie déchirante, l’Écossaise s’affirme d’emblée comme l’une des plus belles promesses cinématographiques de l’année.
C’est à l’école de cinéma que Charlotte Wells, 35 ans, commence à penser à Aftersun, sublime film de souvenirs sur la relation entre une enfant et son tout jeune père. À l’époque, elle découvre Claire Denis, Kelly Reichardt, et suit un cursus de production avant d’opter pour la réalisation. Pour ce premier long, elle se nourrit d’Alice dans les villes, Papermoon, Tomboy ou encore Somewhere et compose les teintes mélancoliques et bleutées de cette évocation sensible d’un être cher et d’un âge : “Convoquer autant le passé n’est jamais un moment agréable. Il y a beaucoup de résistance interne.”
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Au cinéma, l’Écossaise installée à New York préfère “l’accumulation de sentiments” à toute forme de linéarité, et c’est d’ailleurs comme un puzzle qu’elle construit les lignes de ce film impressionniste – “J’y suis arrivée en affichant des fiches bristol sur un mur pour voir comment les choses se mêlaient.” Quand on lui demande, comme le fait Sophie à son père, ce qu’elle pensait devenir à 11 ans, Charlotte Wells hésite : “Je pense que dès mes 13 ans j’avais pour ambition d’être réalisatrice mais je n’avais aucune idée de ce que ça voulait vraiment dire.” Accaparée par le succès du déjà primé Aftersun, la jeune femme dit ne pas savoir encore quel sera son prochain projet. Ce qui est certain, c’est qu’une cinéaste est née.
Aftersun de Charlotte Wells. En salle le 1er février.
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