Découvrez sans plus attendre toutes nos critiques des sorties cinéma de la semaine.
Cette semaine, la précarité d’une mère de famille plongée en pleine grève des transports (À plein temps) rencontre celle d’un jeune Chinois contraint de se prostituer pour venir en aide à sa famille (Moneyboys). La jeunesse a aussi une part importante dans les sorties de ce mercredi, puisque les aspirantes comédiennes d’Entre les vagues d’Anaïs Volpé côtoient les jeunes militantes du gang de Medusa ; les nouvelles générations sont à l’honneur, aux prises avec un monde qui les oppresse ou les fait rêver.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
À plein temps d’Éric Gravel
Laure Calamy, dans un registre plus dramatique que d’habitude (et même si elle sait aussi apporter un peu d’humour à certaines situations), est de chaque plan. Je n’aime pas ce cliché critique, mais elle porte littéralement le film “sur ses épaules”, et l’étendue de sa palette de jeu est impressionnante. Par Jean-Baptiste Morain
Moneyboys de C. B. Yi
Là où Moneyboys, qui ne cultive ni le goût du sensationnel ni ne s’égare dans une description racoleuse de la prostitution, se fait le plus bouleversant, c’est quand, après avoir orchestré de déchirantes retrouvailles, il complexifie encore son énigme, qui devient un “comment survivre” : à son passé, son milieu, à son homosexualité mais aussi à une histoire d’amour impossible à quitter. Par Marilou Duponchel
Entre les vagues d’Anaïs Volpé
La cinéaste a travaillé ici avec l’excellent Sean Price Williams (chef op d’Alex Ross Perry et de certains films des frères Safdie, dont Good Times) qui signe une photographie granuleuse, heurtée et sensuelle, numérique mais proche du super 16 (Digital Bolex). Il ramène ainsi dans ses bagages un bout de cinéma indépendant new-yorkais des sixties, qu’il frotte avec bonheur à la rue parisienne d’aujourd’hui. Par Jacky Goldberg
L’Histoire de ma femme d’Ildikó Enyedi
L’Histoire de ma femme a quelque chose de proustien, à la fois dans l’obsession amoureuse de son personnage, mais aussi dans la manière qu’a le film de saisir l’évanescence du temps et le mouvement de la vie. Un mouvement pris ici dans le grain somptueux des images aux couleurs délavées de Marcell Rév (chef opérateur notamment sur Euphoria), qui s’engourdit par le sentiment amoureux. Par cette simple idée d’un ralentissement, lldikó Enyedi révèle ainsi l’amour et la rencontre comme des outils. Par Marilou Duponchel
Medusa d’Anita Rocha da Silveira
Explicitement anti-Bolsonaro, Medusa emprunte des chemins détournés pour atomiser l’ultra-conservatisme religieux qui caractérise l’idéologie qui a mené l’actuel chef d’État brésilien au pouvoir. Par Thierry Jousse
Funambules d’Ilan Klipper
L’idée forte de Funambules consiste à s’emparer des symptômes pour en façonner divers motifs formels, restituant à l’image ces mondes intérieurs jusqu’à mettre au jour une forme de poésie étrange et impure. Ainsi, l’espace mental d’Aube, qu’elle décrit comme fait de formes et de couleurs vives, devient celui des scènes dans lesquelles elle apparaît. Par Ludovic Béot
Chère Louise de Philippe de Broca
Chère Louise a sans doute été mal aimé pour des raisons qui nous semblent ridicules aujourd’hui : des raisons morales. Oui, l’histoire d’un amour libre entre un très jeune homme et une femme quadragénaire choquait encore énormément (l’affaire Gabrielle Russier, le suicide d’une enseignante qui vivait une histoire d’amour avec l’un de ses élèves, était toute proche), même si Dalida allait bientôt chanter Il venait d’avoir dix-huit ans (1973). Par Jean-Baptiste Morain
{"type":"Banniere-Basse"}