Un casting international réuni dans une coprod bancale autour de la fin de la guerre en Bosnie.
Le titre anglais de ce film espagnol est une antiphrase qui ne doit rien à (la chanson du même nom de) Lou Reed, malgré la présence de celui-ci dans la BO du film, avec et sans le Velvet Underground. Cela révèle en tout cas l’ambition internationale de ce méli-mélo situé en Bosnie à la fin de la guerre (circa 1995), tourné en Espagne et en anglais, interprété par un Portoricain (Benicio Del Toro), un Américain (Tim Robbins), un Bosniaque (Fedja Stukan), une Française (Mélanie Thierry) et une Ukrainienne (Olga Kurylenko).
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Ils constituent la fine équipe de branquignols humanitaires, membres d’une ONG, qui s’escriment lamentablement à sortir un cadavre d’un puits, car il risque de le contaminer et de compromettre l’alimentation en eau potable des autochtones (qui font de la figuration). Cela constitue une grande moitié de cette œuvre drolatique aux quelques accents tragiques, qui se la joue cool mais tombe sous le coup de ce que l’on taxait autrefois d’“europudding”. Un de ces sous-produits hybrides à la manière des mascarades germano-yougoslaves des sixties, des séries Z délocalisées en Europe, souvent de guerre ou d’espionnage, qui avaient au moins l’alibi du genre.
Mais A Perfect Day n’appartient à aucun genre et porte un regard évasif sur une grande tragédie de la fin du XXe siècle. Cette évocation distanciée de la guerre au ton légèrement potache aurait pu être un équivalent moderne du M.A.S.H. de Robert Altman, mais elle aurait dû pousser l’horreur dans le trash ou la bouffonnerie. Là, ce n’est que bien-pensant, donc peu signifiant.
A Perfect Day de Fernando Leon de Aranoa ( Esp., 2015, 1h46 )
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