Le studio de cinéma Lionsgate annonce vouloir produire jusqu’à dix films à micro-budget (moins de 2 millions de dollars) par an, essentiellement des comédies et des films d’horreur.
Le studio de cinéma Lionsgate (Lord of War, John Rambo, Ghost Dog, Requiem for a Dream, Mad Men…) a annoncé qu’il comptait développer la production de films à « micro-budget ». Deux raisons motivent cette démarche : trouver de nouveaux talents et engranger de plus grands bénéfices. Michael Paseornek, l’un des responsables du studio, déclare :
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« Ces productions vont servir de couveuse pour de nouveaux acteurs et réalisateurs prometteurs. »
Lionsgate entend par « micro-budget » tout film dont le coût de production ne dépasse pas les deux millions de dollars. Le studio souhaiterait ainsi réitérer les succès commerciaux qu’ils ont connus avec la série des Saw.
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Pour Joe Drake, l’un des responsables du studio Lionsgate, la logique commerciale de cette démarche est très simple :
« Les films à micro-budget impliquent des investissements et une prise de risques très faibles pour une récompense potentiellement très forte. »
Les films d’horreur, un genre toujours rentable
Les objectifs sont clairs pour Lionsgate : produire jusqu’à dix films à micro-budget par an, surtout des comédies et des films d’horreur.
Ces derniers restent en effet un genre propice à la rentabilité. En 1981, Vendredi 13 de Sean S. Cunningham avait réalisé 39 millions de dollars de recettes aux États-Unis pour un budget de 700 000 dollars. Trois ans plus tard, Les Griffes de la nuit de Wes Craven avait rapporté 25 millions de dollars pour un budget d’1,8 millions de dollars.
Plus récemment, on peut citer le cas Paranormal Activity qui fut entièrement tourné chez le réalisateur, Oren Peli, pour 13500 dollars. A sa sortie en 2009, il récolte environ 193 millions de recettes dans le monde entier.
Mais l’exemple ultime reste Le Projet Blair Witch. Sorti en 1999, il reste le film le plus rentable de l’histoire du cinéma. Le coût de production fut évalué à 25 000 dollars (le coût final se situerait plutôt entre 50 000 et 75 000 dollars car des scènes furent retournées et la musique réenregistrée) et il réalisa 249 millions de dollars de recette au niveau mondial.
La logique de Lionsgate à vouloir produire ainsi de plus en plus de films à micro-budget peut laisser dubitatif. Difficile d’espérer une véritable stimulation créative, ce système de production laissant plutôt apercevoir une prolifération de produits bas de gamme pour espérer un jour toucher le gros lot. L’émergence de nouveaux auteurs et une exigence plus souple du studio sont néanmoins envisageables.
Lionsgate a révélé trois projets financés dans cette logique de production :
– la comédie Gay Dude : deux amis jurent de perdre leur pucelage avant la remise des diplômes. Puis l’un d’eux avoue son homosexualité. Aucun nom de cinéaste n’est communiqué à ce jour pour ce projet.
– Rapturepalooza de Paul Middleditch avec Craig Robinson (aperçu chez Apatow). Le tournage doit débuter au printemps.
– 6 Miranda Drive de Greg McLean (Wolf Creek, Solitaire) : une famille ramène involontairement une force surnaturelle de ses vacances, presence maléfique qui se repaît de leurs peurs et secrets…
Arnaud Hallet
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