Chronique amère dans les années 80 brésiliennes.
Comme beaucoup de films de plage, A deriva est aussi un film de passage : du continent à la mer, de l’enfance à l’âge adulte. C’est l’été, dans le Brésil des années 80, et la jeune Filipa (Laura Neiva) fait l’expérience du dernier élan d’innocence avant l’initiation amoureuse, son lot d’écarts, de violences et d’illusions à perdre, le tout sur fond de drame familial et de destitution du père charmant (Vincent Cassel, en version portugaise). C’est à la fois les vagues de Pauline à la plage et celles des 400 Coups que semble revisiter Heitor Dhalia, dessinant là son traité de géographie amoureuse, en en révélant tout ce qui, de l’infidélité au meurtre, de la passion charnelle à l’indifférence sans feinte, en compose les moindres reliefs. Apre, aigre mélo sans samba, A deriva est l’émouvant portrait d’une âme à la mer, soufflant un vent mélancolique sur les affres de l’adolescence et colorant de solaire nostalgie ce territoire défait des jeunesses de soi jamais retrouvées, là où, pour reprendre Marbeuf, l’amour et la mer auront toujours “l’amer pour partage”.
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