Le scénario de tournage de la série de Bruno Dumont vient d’être édité. De la littérature ?
Une minilégende s’est construite autour du travail de Bruno Dumont depuis ses débuts il y a une vingtaine d’années. En tant qu’artiste de la mise en scène, il ne prêterait pas d’attention particulière à ses scripts. La parution du scénario de P’tit Quinquin dans la toute nouvelle collection Scénario dirigée par Judith Louis (qui fut à l’origine de la série lors de ses trois années en tant que directrice de la fiction d’Arte) remet les pendules à l’heure.
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Texte fouillé et aérien
S’il n’est pas formaté de manière classique et remplit sa fonction de parodie burlesque d’enquêtes policières, le texte se montre à la fois fouillé et aérien, racontant les couleurs du ciel et les sensations de personnages paumés dans le Boulonnais. Il tient debout tout seul, par ses qualités littéraires, Dumont usant d’une langue à la fois torve et sensuelle : “Van der Weyden était de tout son long affalé à plat ventre sur une porte passager de son véhicule, à patienter au soleil inondant de lumière le parking désert d’un grand bâtiment industriel perdu au milieu de la campagne. Carpentier, assis sur le capot du moteur, végétait. C’était la grande heure du milieu d’après-midi à l’œuvre sur les deux policiers, à la béance de son chant. Un gendarme apparu hors du bâtiment mit fin à la submersion : – Commandant !”
D’autres parutions sont prévues, comme celle de 10 %, la série écrite notamment par Fanny Herrero. Quant à Dumont, il termine actuellement un film qu’il enchaînera avec la deuxième saison de sa série. Son nom ? Coin Coin et les z’inhumains !
P’tit Quinquin (Les Petits Matins, Arte Editions), 160 pages, 12 €
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