Le collectif 50/50 mène depuis sa création, début 2018, une bataille de chiffres afin d’œuvrer pour la place des femmes dans le cinéma. Avec 13 sur 47 films réalisés par des femmes, la sélection officielle fait mieux que toutes les éditions précédentes. Nous avons contacté 50/50 pour les faire réagir.
Après une compétition berlinoise presque paritaire (41 % de réalisatrices), le Festival de Cannes était attendu au tournant. Avec 13 films sur 47 réalisés par des femmes (27 %), l’édition 2019 préfère une révolution plus en douceur. Mais elle fait un tout peu mieux que l’an dernier (11). Elle établit surtout un record jamais atteint dans l’histoire du festival. Si le nombre de réalisatrices en compétition ne reflète pas cette hausse (il y avait déjà quatre réalisatrices en compétition en 2011), c’est à Un Certain Regard qu’elles sont presque aussi nombreuses que les hommes (43 % de réalisatrices). Au-delà des chiffres, c’est l’arrivée en compétition de nouveaux noms qui réjouit le collectif 50/50 : Céline Sciamma, Justine Triet, Mati Diop et Jessica Hausner.
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« Ce serait mentir de dire que nous ne sommes pas contentes de cette sélection officielle. Nous sommes heureuses de voir que Thierry Frémaux a tenu ses engagements en rendant transparent et paritaire les comités de sélections des films. A présent nous attendons avec impatience de découvrir les sélections des autres sections et surtout le contenu des films, détaille Marion Tharaud, membre du collectif 50/50. Il y aura également une conférence de presse en présence de Thierry Frémaux le 17 mai sur la plage du CNC.”
« Nous avons planté la graine de la parité »
“Ce rendez-vous sera accompagné d’annonces et sera suivi d’une soirée. Contrairement à l’an dernier, nous avions envie d’une fête, parce que pour nous les choses évoluent dans le bon sens. Cette soirée sera réservée aux adhérents et évidemment ouverte aux hommes. Dans 50/50, il y a 50 % d’hommes. On se réjouit d’ailleurs de voir que nombre d’entre eux ont déjà adhéré à l’association.« .
Sur le site de 50/50 (le 2020 disparaîtra bientôt), de nombreuses études rendent compte de la place des femmes de l’industrie cinématographique. Il est intéressant de relever que le pourcentage de réalisatrices en sélection officielle (27 %) correspond presque à celui du nombre de réalisatrices dans l’ensemble de la profession (24 %). Ce dernier chiffre pointe l’ampleur de la mission que s’est donnée le collectif. « Nous n’exigeons pas de quotas. Il s’agit plutôt d’agir en profondeur en amont, au niveau des organismes de financement et des écoles de cinéma, de l’écosystème au complet. Le jour où il y aura 50 % de réalisatrices, cet équilibre se retrouvera dans la sélection des festivals. Nous avons planté la graine de la parité. S’il reste encore de grosses inégalités – 42 % d’écart de salaire, une seule palme d’or décernée à une femme – le Festival de Cannes va dans le bon sens », conclut Marion Tharaud.
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