L’UMP est en crise. Les « feuilletons » et « affaires », pleins de « rebondissements », s’enchaînent. Comme dans un film. Pourquoi dès lors ne pas s’inspirer du potentiel narratif de ces acteurs politiques pour écrire quelques long-métrages ? Voici quelques propositions.
Avertissement: Tous les personnages et les événements des films suivants, bien que basés sur des faits réels, sont totalement fictifs.
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Nadine
Genre : Téléfilm politico-sentimental à diffuser l’après-midi sur M6 ou en début de soirée sur France 3
Synopsis : Nadine M., née Nadine Pucelle (modifié en Pugelle en 1976 par décret), fille d’un chauffeur de poids lourd et d’une mère standardiste, grandit dans la cité du Haut-du-Lièvre, dans la banlieue de Nancy. Pendant ses études à la fac de droit de Nancy, elle intègre le RPR, comme ses parents, et rencontre un jour Nicolas S., en qui elle trouve un véritable guide. Sa vie, elle la consacrera à la politique. Propulsée dans l’arène médiatique en intégrant l’équipe gouvernementale en 2008, son style divise. Caricaturée en poissonnière dans une émission télé, piégée par un canular téléphonique, chargée pour son franc-parler, Nadine est meurtrie. Mais elle ne compte pas en rester là.
Réalisateur : Inconnu au bataillon, c’est un téléfilm français
Rôle-titre: Christine Bravo, qui lance sa carrière d’actrice, attirée par « le côté authentique du personnage »
La réplique : « Je suis sarkozyste jusqu’au bout des globules. »
Les ambitions de Xavier
Genre : Comédie industrielle franchouillarde
Synopsis : Xavier B. n’a qu’un rêve. Devenir président de la République. Comme celui dont il a été le porte-parole, il y pense tous les matins en se rasant. Mais la tâche s’annonce plus difficile que prévue. Alors qu’il semble tenir le bon bout en accédant au gouvernement, il finit par dégringoler. Ejecté du ministère du Travail, il est placé à la tête du parti, laissée vacante par un arménien au passé trouble, puis échoue au scrutin pour la présidence de son groupe politique à l’Assemblée Nationale face à un exploitant agricole. Décontenancé, mais pas abattu, il mobilise alors ses compétences d’agent d’assurance – son métier de formation – pour convaincre un à un les militants de son parti qu’il a les compétences pour briguer le plus haut des mandats. Une quête qui le mènera vers une galerie de personnages tous plus étranges les uns que les autres.
Réalisateur : Patrick Braoudé, qui signe son grand retour dix ans après Iznogoud, sur la même thématique.
Rôle-titre: Didier Bourdon (« le choix de l’interprète principal s’est imposé naturellement », a déclaré le réalisateur)
La réplique : « En politique, on est très doué pour la lèche.»
Château de cartes
Genre : Série télé à gros budget, mais faible élan artistique (on tente d’imiter Canal qui tente d’imiter HBO)
Synopsis : Afin de se hisser sur la plus haute marche du pouvoir, Nicolas Sarcadi est prêt à tout. Appliquant sans vergogne les préceptes de Machiavel et Sun Tzu, qu’il a lu dès l’enfance (il n’aimait pas les romans), il ira de trahison en trahison – en 1983, il vole la mairie de Nouilly-sur-Saine à son mentor, qui avait été témoin de son premier mariage, puis lâche dix ans plus tard son nouveau mentor Jean Chiraque pour rejoindre Edmont Balledure en vue de la présidentielle – jusqu’à devenir président de la République en 2007. Animés par leur rôle de quatrième pouvoir, une poignée de journalistes se battent pour mettre au jour les magouilles du président qui ne recule devant rien : rétrocommissions sur une vente de sous-marins au Moyen-Orient, obtention d’un gros chèque auprès d’un dictateur africain, abus de faiblesse sur une riche héritière…
Réalisateur : Pour son arrivée en France, Netflix veut réaliser un gros coup et décide de lancer un remake à gros budget de sa série phare « House of Cards », à la française. Pour provoquer un vrai phénomène, louchant sur le bruit médiatique provoqué par Welcome to New York, le service de VOD va jusqu’à commander un script estampillé « inspiré d’une histoire vraie », largement calqué sur la carrière de Nicolas Sarkozy. Avec le créateur de Mafiosa, Hugues Pagan, en show-runner, et Guillaume Canet pour réaliser le pilote.
Rôle-titre: Jean-Hugues Anglade, qui surfe sur le succès de Braquo.
La réplique : « Pour être président de la République, il faut être calme. »
Une année au Canada
Genre : Drame BCBG faussement intimiste en quête de César
Synopsis : 2004. Alain J., ancien Premier ministre, est condamné à un an d’inéligibilité et quatorze mois de prison avec sursis pour l’affaire des emplois fictifs du RPR. Il part avec femme et enfants au Québec. Du « meilleur d’entre nous », il est devenu « l’exilé de Montréal ». Arrivant dans une « maison inconnue » en briques orange, avec un « réfrigérateur vide », il doit s’adapter à une nouvelle vie, une nouvelle culture. Libéré de la vie publique harassante, il donne des cours à l’Ecole nationale d’administration de Montréal, à des élèves qui ne le connaissent pas. Cette parenthèse lui permet de renouer avec ses deux filles, tout en préparant son retour en politique à travers son blog et l’écriture d’un livre. Un film sur l’exil, la famille et les stigmates d’une vie dédiée à la politique.
Réalisateur : Nicole Garcia
Casting : Olivier Gourmet, qui campe à nouveau un homme politique après L’Exercice de l’Etat.
La réplique : « La nostalgie n’est pas bonne conseillère. »
Bygmalion Parano
Genre : Série Z dont le scénario pourrait être celui d’un court-métrage
Synopsis : Malgré l’impopularité que lui prêtent les sondages, Jean-Félix Couppé ne désespère pas de devenir président de la République, son unique et ultime ambition. A force de ténacité et de manœuvres pas toujours légales, il parvient à se hisser à la tête de son parti, laissé sans leadership après la défaite de son camp à l’élection présidentielle. Alors qu’il se sent de plus en plus près du but, il est rattrapé par l’affaire Bygmalion, une simple histoire de fausses factures. Il est poussé à la démission. Là, c’est le burn out. Il sombre dans une psychose meurtrière et entreprend de tuer tous ses anciens collaborateurs politiques qui l’ont lâché. Avant de trouver son ennemi ultime, ancien Premier ministre, il croisera notamment la route d’un judoka reconverti en politique, qui lui avait manqué de respect lors du son ultime réunion en tant que chef.
Réalisateur : Quentin Dupieux, qui dit avoir élaboré le scénario « en pensant à Rubber, en remplaçant le pneu par J.-F. C. »
Casting : Gilles Lellouche, qui en a « marre de jouer les gentils et les rigolos ». Eric Judor, fidèle de Dupieux, a refusé le rôle, disant « n’avoir pas digéré l’histoire des pains au chocolat ».
La réplique : « François… Je ne vais pas te faire de mal… Je vais juste t’éclater la gueule ! »
NB : Exception faite de la dernière, les répliques sont tirées de vraies citations.
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