A l’occasion de sa reprise en salles, retour sur le classique de John Carpenter (1982), d’Howard Hawks à Quentin Tarantino
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1) C’est un remake
Le film de Carpenter est une nouvelle version de La Chose d’un autre monde (1951), signée Howard Hawks et Christian Nyby. Cette double signature est incertaine. Hawks était officiellement producteur mais la légende (voire la réalité) veut qu’il ait pris en main une partie des scènes de ce beau film d’horreur qui a pris avec le temps une patine de série B fifties. L’attachement de Carpenter au cinéma de Hawks s’était déjà manifesté avant The thing. En 1974, Assaut était déjà un variation sur Rio Bravo (1959).
https://www.youtube.com/watch?v=4pvaAwyCxng
2) C’est un remake bis
The Thing ressemble beaucoup à l’Alien de Ridley Scott, carton du box-office sorti trois ans auparavant. Même menace tapie au milieu d’un groupe d’individu, même paranoïa virale. Il est possible que Ridley Scott ait été influencé par La Chose. Notons que Alien a été co-écrit par Dan O’Bannon qui avait auparavant écrit Dark star avec… John Carpenter. La boucle est bouclée.
3) Le mal invisible
Dans Alien, l’ennemi est peu visible (leçon Jacques Tourneur, moins on voit la source de la peur, plus elle fait peur) mais tout de même figuré, au début du film sous forme de fœtus-crustacé, puis à la fin, sorte de dragon à mille dents. Dans The Thing, le mal est totalement invisible, potentiellement logé en chacun des protagoniste, tel un virus. C’est ça, la « chose », un truc dangereux mais non accessible à l’œil humain : une maladie, le cancer, la paranoïa, une préscience du sida qui allait surgir deux après le film… Un danger palpable mais invisible, c’est en tous cas un genre d’idéal du cinéma de la terreur, et The Thing est un des plus beaux et puissants films de ce genre.
4) Kurt
Au milieu d’un casting compétent mais peu connu trône Kurt Russell et ses légendaires yeux bleus. The Thing est son troisième film avec Carpenter après Le Roman d’Elvis et New York 1997. On ne sait pas si Kurt est l’acteur fétiche de John ou si John est le metteur en scène fétiche de Kurt mais ces deux-là se sont bien entendus et se sont retrouvés plus tard (Jack Burton, Los Angeles 2013…). Après un coup de moins bien, Kurt Russell a été revitalisé par Tarantino : Boulevard de la mort, Les 8 salopards…
https://www.youtube.com/watch?v=Mz4Rq09Zg4E
5) Il neige
The Thing se passe dans l’Antarctique, et donc, au milieu de la neige et de la glace, même si beaucoup de scènes sont situées en intérieur. Un huis clos suintant la peur et la promiscuité au milieu d’un désert blanc, ça rappelle quelque chose, non ? On peut ajouter que The thing est le seul film de Carpenter dont le cinéaste n’a pas lui même composé la musique, puisqu’il l’a confiée à Ennio Morricone – remis à l’honneur récemment dans un film à l’affiche… Suivez dans la neige la trace de Kurt Russell jusqu’à ce mois de janvier 2016…
Serge Kaganski
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