4e FORUM DU CINÉMA EUROPÉEN DE STRASBOURGdu 11 au 16 novembre 1999Peu chiche en contrastes fut ce forum qui s’est déroulé du 11 au 16 novembre. Répondant à des critères dont la cohérence nous échappe, le panorama d’inédits a obligé le festivalier à se transformer en yo-yo ballotté du sous-pire au plus-que-meilleur. Pouvait-on plausiblement envisager […]
4e FORUM DU CINÉMA EUROPÉEN DE STRASBOURG
du 11 au 16 novembre 1999
Peu chiche en contrastes fut ce forum qui s’est déroulé du 11 au 16 novembre. Répondant à des critères dont la cohérence nous échappe, le panorama d’inédits a obligé le festivalier à se transformer en yo-yo ballotté du sous-pire au plus-que-meilleur. Pouvait-on plausiblement envisager qu’un film rivalisât avec Les Noces de Dieu du grand amoraliste João Cesar Monteiro ? Cependant, trois autres longs métrages ont tiré leurs bobines du jeu. Ainsi du lituanien La Cour de Valdas Navasaitis dont le cinéma accuse plus d’un trait commun avec celui de Sharunas Bartas, jusqu’aux limites poseuses de leur système formel à base de fixité et de mutisme. Il serait pourtant malvenu de rejeter sur ce seul motif un film d’une rigueur et d’une densité flagrantes. Que (se) passe-t-il entre deux plans, deux visages, deux phrases, deux silences ? Voilà les interrogations cruciales auxquelles se confronte La Cour, sans solennité didactique mais armé d’une palpitante sensibilité. On retrouve une sensibilité similaire dans un fort avenant Roue libre en provenance de Slovénie et lorgnant vers le dandysme hiératique des premiers Jarmusch. Janez Burger y exprime son goût pour une narration lacunaire, créant à l’intérieur de la fiction des espaces d’intimité propres à permettre aux personnages de cultiver leur jardin secret. C’est sur le versant documentaire que s’achève ce rapide survol, avec La Chaconne d’Auschwitz. Son réalisateur, Michel Daëron, a entrepris de combattre l’oubli des si humaines atrocités nazies via les témoignages de rescapées ayant joué ou chanté dans l’orchestre des femmes d’Auschwitz dirigé par Alma Rosé, nièce de Gustav Malher et elle-même déportée. Par-delà leur parole patiemment recueillie d’Europe en Amérique et en dépit d’une bande musicale par trop insinuante, La Chaconne d’Auschwitz donne à entendre le silence des millions de victimes, ce silence fouaillant les ténèbres qui n’a pas fini de nous hanter, nous, enfants d’un siècle sanguinaire.
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