Les conditions de détention en Israël dénoncées par une cinéaste palestinienne.
Ce film, en mai et juin dernier, avait été interdit de projection par le maire LR d’Argenteuil, sous prétexte qu’il faisait polémique. On se demande bien pourquoi, sinon pour des raisons idéologiques. Si on devait interdire la projection de tous les films qui peuvent faire polémique et dont le contenu ne nous plaît pas, on devrait, au hasard, interdire Invictus et J. Edgar de Clint Eastwood, deux films mettant en scène de façon très discutable deux personnages historiques importants (Mandela et Hoover). Or il n’en est évidemment pas question.
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Un film militant
Le problème que pose 3 000 nuits, on le comprend très vite : ce film, réalisé par une cinéaste palestinienne, décrit et dénonce les conditions de détention des femmes palestiniennes (et accessoirement des hommes) dans les prisons israéliennes, à travers le portrait d’une jeune institutrice de Naplouse, dans les années 1980, incarcérée huit ans pour avoir pris en stop un adolescent suspecté d’avoir participé à un attentat meurtrier. Il s’agit donc d’un film militant, qui prend ouvertement parti pour la cause palestinienne, sans contre-champ israélien. Pourquoi pas ?
A chacun de décider quoi en penser. Le vrai souci, en réalité, c’est que la mise en scène n’est pas à la hauteur de son sujet, la direction d’acteurs un peu vague, et que Mai Masri ne parvient jamais à dépasser le simple constat. C’est dommage.
3 000 nuits de Mai Masri avec Maisa Abd Elhadi, Nedira Omran (Pal., Fr., Lib., Jord., E.-A.-U., Qat., 2016, 1 h 43)
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