La jeune star de « The Social Network » livre des pizzas dans une comédie assez plaisante.
Jesse Eisenberg est un acteur à ce point génial qu’il est aussi crédible en patron de start-up qu’en livreur de pizzas, sans pratiquement varier son jeu. C’est la même inquiétude sourde ponctuée de bavardages épileptiques qui définit son personnage, hier côté win, aujourd’hui côté lose. Particulièrement lose, en l’occurrence : kidnappé par deux petites frappes (Nick Swardson et l’inénarrable Danny McBride, un peu en surrégime), il se réveille une ceinture de dynamite accrochée à la taille, sommé de trouver 100 000 dollars dans les dix heures s’il ne veut pas terminer en bouillie. Aidé de son meilleur ami (Aziz Ansari, le petit Indien au débit mitraillette et à la voix de souris dans Funny People), il décide donc de braquer une banque…
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Quelque part entre Fargo, Délire Express et The Three Stooges, Ruben Fleischer déploie un humour potache et agressif, presque anar, qui ne fonctionne qu’épisodiquement, lorsque le rythme ralentit et que les personnages prennent le temps de se lancer dans des joutes interminables, sans souci d’efficacité. Tout à son principe de vitesse (“Tout le monde court”, comme disait Tom Cruise dans Minority Report), 30 minutes maximum s’épanouit donc en creux, moins dans sa logique slapstick, que le réalisateur du plaisant Bienvenue à Zombieland maîtrise mal, que dans son verbalisme exacerbé, cette manie qu’ont les meilleures comédies contemporaines de temporiser le faire par le dire (et le rire).
Sans révolutionner quoi que ce soit, ce film permet au moins à l’humour US de relever la tête en cette fin d’annus horribilis.
Jacky Goldberg
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