Dans une livraison 2001 faiblarde, on a retenu trois bons films, dont le très drôle La Revanche d’une blonde, sur les écrans cette semaine.
Vitrine pléonastique du cinéma le plus exposé du monde, le Festival de Deauville n’avait paradoxalement pas grand-chose à exhiber cette année, sans doute victime d’une saison particulièrement pauvre en blockbusters potables, sans parler du marasme du cinéma « indépendant », souvent aussi roublard que les productions des studios. Fast and Furious fut le succès-surprise de l’été aux Etats-Unis. Placé sous le parrainage implicite de la plus célèbre onomatopée du cinéma américain, « Va, va, voum », prononcée par le garagiste grec d’En quatrième vitesse de Robert Aldrich, le film de Rob Cohen est un divertissement destiné aux adolescents, acceptable à condition de se munir d’une bonne dose d’indulgence et d’une paire de boules Quies. L’intrigue policière sert de prétexte à un festival de courses pétaradantes en voitures de sport trafiquées. Dans le rôle du chef charismatique, as du volant et de la clé de douze, on appréciera l’impressionnante présence physique de Vin Diesel, acteur qui carbure au super dans des films ordinaires.
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La tendance de ce Festival fut à la comédie. Beautés empoisonnées de David Mirkin, avec Sigourney Weaver et Jennifer Love Hewitt, l’histoire de la rivalité entre une mère et sa fille, réussit à être la plus vulgaire de toutes. Chapeau.
La Revanche d’une blonde de Robert Luketic, dans la lignée de Frank Tashlin, est une satire sociale mâtinée de burlesque, emportée par la folie douce de ses interprètes (Reese Witherspoon est géniale). Le film, très drôle, démontre que les blondes ne sont pas toutes stupides (il était temps), et voir une bimbo rose bonbon faire preuve d’intelligence mais aussi de bonté et de solidarité féminine venge le spectateur des agressions misogynes et salaces contenues dans l’intégralité des comédies actuelles.
Dans la compétition, on a découvert In the Bedroom, le premier film du comédien Todd Field, qui jouait le pianiste dans Eyes Wide Shut. Un jeune homme est assassiné par un mari jaloux. Son père appliquera la loi du talion, seule solution pour abolir sa douleur et son sentiment de culpabilité. Justesse psychologique, importance des enjeux moraux abordés et maîtrise de la mise en scène font de ce long métrage, émouvant et sans espoir, l’antidote inattendu aux films surestimés de Nanni Moretti et Sean Penn sur le deuil et la vengeance. Enfin, le formidable Ghost World a remporté le grand prix du Jury. Le cinéaste Terry Zwigoff signe une uvre mélancolique sur la fragile survivance de la culture populaire et de l’esprit libertaire de son pays. Steve Buscemi, vieux garçon jumeau de Crumb, collectionne les 78t de blues et voue un culte à Laurel et Hardy, tandis que la délicieuse Thora Birch refuse la bêtise contemporaine et se réfugie dans la provocation douce. Ces deux-là, et l’Amérique qu’ils symbolisent, on les aime.
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Fast and Furious et Beautés empoisonnées sortent également cette semaine.
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