Une très belle programmation marquée par un certain cafard. Dommage que les invités de marque (Abbas Kiarostami, Omar Sharif, Antonio Margheriti) aient progressivement fait faux bond. La qualité était au rendez-vous d’une programmation abondante questionnant sous toutes les coutures l’identité méditerranéenne.Une problématique plus complexe que prévue quand elle tiraille Manuel Pradal, écartelant son formellement somptueux […]
Une très belle programmation marquée par un certain cafard.
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Dommage que les invités de marque (Abbas Kiarostami, Omar Sharif, Antonio Margheriti) aient progressivement fait faux bond. La qualité était au rendez-vous d’une programmation abondante questionnant sous toutes les coutures l’identité méditerranéenne.
Une problématique plus complexe que prévue quand elle tiraille Manuel Pradal, écartelant son formellement somptueux Ginostra entre racines européennes et fantasme américain. Dommage qu’Harvey Keitel et ce thriller pour de faux se perdent dans un sinueux dédale où se croisent quand même mythologies grecque et sicilienne, Pasolini et Michael Mann.
Dans un labyrinthe voisin, l’Espagnol Fresnadillo déroule autour de son Intacto un fil d’Ariane tendu jusqu’à la rupture pour une fable fantastique entre Borges et Lynch.
Aussi passionnant mais moins hybride, Carlos contra el mundo de Chiqui Carabante a plus les pieds sur terre, mais ne renonce pas à lutter contre un cafard générationnel ambiant. Blues contemporain qui fut le filigrane du festival : voir les beaux films de Nabil Ayouch (Une minute de soleil en moins), Tayfun Pirselimoglu (Innowhereland) ou Jilani Saadi (Khorma), qui ne se contentent pas de poser des questions sur les carcans sociaux et politiques mais proposent des alternatives. Parfois pour poser les fondements d’une subconsciente universalité : les Israéliens Ofek et Madmoni (Barbecue) et le Roumain Christian Mungiu (Occident) utilisent la même structure narrative pour rédiger un état des lieux emprunt d’un rire jaune, limite noir.
Deux francs-tireurs finirent par célébrer les noces de cette internationale de la déprime iconoclaste : Hani Abu-Assad, livrant avec Le Mariage de Rana (voir photo), parcours d’une fille fière dans le quotidien de Jérusalem, un très estimable complément d’Intervention divine, mais surtout Ljubjana, malaisée plongée en apnée de la jeunesse slovène révélant Igor Sterk comme le candidat idéal à la succession de Kieslowski.
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