L’exfiltration d’un policier par des agents du renseignement américain. Convenu mais très efficace.
Délivré des “événements réels”, dont il est depuis 2013 le chroniqueur homérique (Du sang et des larmes, Deepwater, Traque à Boston),
mais plus que jamais attaché à son Achille Mark Wahlberg, avec qui il forme la paire la plus “républicains-compatible” de Hollywood, Peter Berg marche avec 22 Miles sur les plates-bandes de Mission: Impossible : action, espionnage, et tout un tas de trucs plus gros que la vie.
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Loin d’égaler la virtuosité de la franchise cruisienne, il signe toutefois un film efficace, exaltant par moments (le prologue, qui résume tout), navrant à d’autres (le twist final). Le scénario est famélique – un commando américain doit se frayer un chemin à travers une Jakarta super hostile tournée à Bogota (quand on vous dit que Berg s’est affranchi du réel) – mais c’est assez pour abriter une authentique idée de cinéma. En multipliant les caméras et les dispositifs de surveillance, on rend la réalité de plus en plus inintelligible.
Plus les salles de contrôle sont technologiques et omniscientes, plus la situation sur le terrain est chaotique et incontrôlable – et les Russes, vicelards (oui oui, les Russes). Il n’y a là rien que Paul Greengrass (La Mort dans la peau, etc.) ou Coppola, au siècle dernier, n’avaient déjà montré, mais
Berg s’en sort avec les honneurs.
22 Miles de Peter Berg (E.-U., 2018, 1 h 35)
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