Approchant les 800 000 entrées, sa merveille de comédie avec Laure Calamy labellisée Cannes 2020 et second long métrage de la réalisatrice des Autres Filles (2000), était la réjouissante surprise de cette rentrée.
2020
Cette année a été tellement dense. Tout me paraît loin. J’ai un rapport au temps qui a complètement changé. La sortie du film a été une parenthèse enchantée. On a eu une chance folle de lancer le film à ce moment-là. Ça m’a permis de faire une tournée en province, de faire des choses qu’on ne peut plus faire aujourd’hui. C’était l’été, c’était joyeux. Ce qui est marrant, c’est que je pense que si ça avait été une année normale, j’aurais beaucoup plus redouté la sortie.
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Là, le rapport aux médias, à la concurrence des autres films… Tout cela me paraissait peu de chose, même si pendant le premier confinement, je craignais un embouteillage des sorties. Dès le départ, nous comptions diffuser le film fin août, début septembre. A l’époque, on avait l’impression que le Covid n’allait pas durer, que la vie reprendrait son cours et que tout arriverait sur le marché au même moment… Mes distributeurs et mes productrices devaient être plus conscient·es des risques que moi mais, à un moment, il a fallu y aller.
Succès
Aucun·e de nous n’avait prévu ce succès. La sortie de mon premier film a été traumatisante. Il n’a pas marché et a été très vite retiré de l’affiche. Je n’étais pas préparée à ça. Je pense que c’est la première raison pour laquelle je n’ai pas fait de film pendant longtemps. Avec Antoinette dans les Cévennes, il n’y a pas eu une seule fausse note. Très vite, il y a eu un engouement autour du film, quelque chose de très spontané, de chaleureux. On nous a beaucoup dit que c’était le film du déconfinement, et on ne peut pas savoir comment il aurait marché au cours d’une année normale.
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Il y a certes quelque chose dans le film qui répond à un besoin lié à cette période, mais je pense que ce besoin existait déjà avant. Ce besoin d’air, de liberté, de nature ne date pas du Covid. Peut-être que le film correspond aussi à une envie chez les gens de voir des acteurs qu’on ne voit pas tout le temps. Ce qui est marrant, c’est que des gens de toutes sortes, de tous âges, se sont ralliés au film. Certain·es le voient comme un divertissement, d’autres y voient des choses plus profondes.
L’après
Pendant le tournage, j’étais tendue mais j’ai senti, au montage, que le film correspondait vraiment à ce que je voulais, je me suis alors dit que j’allais pouvoir en faire d’autres. J’écris un nouveau film (dont elle ne nous parlera pas par superstition – ndlr) dont l’idée m’est apparue avant de tourner Antoinette. Heureusement que le film a eu du succès, je pense que ça va être de plus en plus difficile de faire des films et qu’il vaut mieux arriver en position de force.
Aujourd’hui, je me sens à un endroit où j’ai le sentiment que je peux faire financer mes films, parce que j’ai ce goût pour la comédie et que c’est un genre très recherché en ce moment. Ce qui m’a fait plaisir avec Antoinette, c’est l’impression d’avoir réussi à aller chercher le public pour, sans prévenir, l’emmener vers quelque chose de plus surprenant.
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