Il y a du bon et du mauvais dans cette affaire. Le bon, c'est qu'à aucun moment, le réalisateur ne cherche à nous apitoyer avec son histoire de femme solitaire, trentenaire qui trimballe sa morne vie entre son appart banlieusard presque clinique et son job de couturière chez un teinturier/tailleur pour dames. Bref, Bouhnik ne […]
Il y a du bon et du mauvais dans cette affaire. Le bon, c'est qu'à aucun moment, le réalisateur ne cherche à nous apitoyer avec son histoire de femme solitaire, trentenaire qui trimballe sa morne vie entre son appart banlieusard presque clinique et son job de couturière chez un teinturier/tailleur pour dames. Bref, Bouhnik ne nous la fait pas au sentimental. Il regarde un poisson nager dans un aquarium. Point. Ce qui nous amène au mauvais côté du film. A force de faire du behaviorisme, on filme les êtres comme des choses. Cadrages incongrus a gogo : gros plans sur des segments de visage ou de corps, plongée sur Madeleine faisant la vaisselle, etc. Comme si le sujet ne se suffisait pas à lui-même, il faut que l'Auteur se manifeste par un filmage arty. Autre problème : le scénario. Manifestement, et le titre l'indique, l'action se déroule aujourd'hui. Or les personnages secondaires, aussi franchouillards que l'héroïne est exsangue, désincarnée, appartiennent aux années 50-70 : le patron du pressing, soûlant, ses clientes grotesques, le représentant d'aspirateurs’ Dans le même genre, on préfère mille fois le fascinant Cheerful, Tearful de la Canadienne Donna Brunsdale, vu récemment au Jeu de Paume. Hélas, ce film risque de rester inédit en France.