Célèbre pour ses classements des meilleurs films de l’histoire du cinéma établis par les votes des cinéastes et critiques du monde entier, la revue britannique nous propose à présent de sortir des sentiers battus avec cette liste de 101 joyaux méconnus, dont chacun a reçu un seul vote parmi les plus de 2000 participant·es.
Ensemble, ils dessinent une contre-histoire du cinéma plus secrète, originale et marginale que le top 100 officiel mais tout aussi précieuse.
Aucune trace de Vertigo, Citizen Kane ou même de Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 – élu meilleur film de tous les temps l’année dernière –, dans ce top 101 des joyaux méconnus de l’histoire du cinéma publié par la revue britannique Sight and Sound. Après le top 100, puis le top 250, voici donc un nouveau classement, qui réunit des films n’ayant reçu qu’un seul vote parmi les plus de 2000 participant·es.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
La sélection ravira les cinéphiles les plus aguerri·es, en tournant le dos aux sempiternels classiques du cinéma cités à longueur de tops. Films méconnus de grands cinéastes, bijoux du cinéma expérimental, films d’animation artisanale ou formes documentaires particulièrement inventives… La sélection embrasse toute la diversité du cinéma et se propose de défricher les territoires les plus marginaux du septième art, comme pour nous rappeler que le cinéma ne saurait se limiter à des genres et formes narratives consacrés et demeure un outil fulgurant d’expérimentation.
Une contre-histoire du cinéma
Comme le rappelle Thomas Flew dans son texte introductif, cette liste peut aussi préfigurer de futurs glissements au sein du panthéon cinéphilique mondial. Au fil des restaurations et de redécouvertes, des films jusqu’alors oubliés ou déconsidérés, peuvent revenir sur le devant la scène et enfin recevoir les honneurs qu’ils méritent. Le chef-d’œuvre de Barbara Loden, Wanda (1970) faisait par exemple partie de cette liste en 2007. Depuis restauré, il est entré dans le top 50 du top Sight and Sound et est considéré comme un jalon important de l’histoire du cinéma.
Du Chat qui joue (1897) des frères Lumière à The Names Have Changed, Including My Own and Truths Have Been Altered de Onyeka Igwe (2019), ce top 101 recouvre plus de 120 ans de création et parcourt les cinq continents. Certain·es grand·es cinéastes déjà célébré·es figurent dans la liste, mais pour des films qui ne sont pas les plus connus de leurs filmographies prestigieuses : William Wyler avec Carrie, Un amour désespéré (1952), Roberto Rossellini et La Peur (1954), Raoul Ruiz pour Little White Dove (1973), Béla Tarr et Le Nid Familial (1979), King Hu avec Raining in the Mountain (1979), Kathryn Bigelow pour The Loveless (1981), etc.
On se réjouit également de voir de grands représentants du cinéma expérimental être mis à l’honneur comme Bruce Baillie cité par Apichatpong Weerasethakul pour son magnifique Quick Billy (1970), ou encore le grand Stephen Dwoskin pour Behindert (1974). Enfin, ce classement vaut aussi pour ces noms de cinéastes oublié·es, comme Euzhan Palcy (récemment mise à l’honneur au centre Pompidou) pour Siméon (1992) ou encore Guy Gilles, le plus mélancolique des cinéastes français resté dans l’ombre de la Nouvelle Vague, cité pour le sublime Absences répétées (1972) par João Pedro Rodrigues.
Le top intégral est à retrouver ici.
{"type":"Banniere-Basse"}