Embarrassante “comédie de la charge mentale” qui enfonce le clou du propos qu’elle entend dénoncer.
Inutile de détailler l’histoire de 10 Jours sans maman (le titre contient tout le pitch, voire tout le scénario) pour d’ores et déjà sentir monter le malaise. C’est qu’on s’étonne de devoir encore supporter la muflerie crasse de ces comédies de la charge mentale, où les tâches domestiques échues à bobonne tombent temporairement sur monsieur, le temps de lui inculquer une petite leçon d’aspirateur, de layette et d’humilité.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Ainsi Antoine, DRH draguignanais “abandonné” à un chaos d’hormones adolescentes et de déguisements d’Indien par une épouse en vacances dans les Cyclades (Aure Atika, à qui il suffit souvent d’un geste pour aérer très étrangement l’infect programme boulevardier – hélas, on ne la voit quasi pas, cf. titre).
Evidemment, il fait tout mal, et évidemment Dubosc se délecte dans le rôle du beauf upper class infatué, inconscient de ses privilèges bourgeois-masculins (il dit très bien des phrases comme “Alors, elles sont comment mes chipos ?”). Le film, limite mignon dans sa façon de sincèrement et benoîtement croire à sa remise en cause des assignations qu’il ne fait pourtant que renforcer, se passe très en deçà de ses acteurs (y compris les enfants).
Comme toujours dans ce schéma comique rebattu, ce qu’on offre au patriarcat, c’est non pas l’occasion de prendre une vraie conscience de lui-même, mais plutôt de s’en sortir avec un genre de “Pardon, ma chérie, on en parlera demain…”
10 Jours sans maman de Ludovic Bernar, avec Franck Dubosc, Aure Atika, Alice David (Fr., 2019, 1h38)
{"type":"Banniere-Basse"}