A l’honneur dans “Les Inrocks” cette semaine, les deux musiciens nous livrent leurs conseils cinéma, entre film trip et comédie française des années 70-80.
Nous avons demandé à Fishbach et à Jacques de nous donner chacun 5 films qu’ils aiment particulièrement. Si la liste de Jacques est dominée par une forme d’étrangeté foutraque et science-fictionnesque qui n’a rien d’étonnant au vu du personnage, celle de Fishbach est plus surprenante. Elle aime visiblement beaucoup l’humour des comédies franchouillardes issues, à une exception près, des années 70-80.
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Les 5 films de Jacques
Idiocracy de Mike Judge (2006)
Entre comédie US et science-fiction, ce film raconte l’histoire d’un Américain tout ce qu’il y a de plus moyen qui est engagé par le Pentagone pour participer à une expérience. Il est congelé et se réveille 500 ans plus tard dans un monde où le niveau intellectuel de notre société a cruellement baissé. Notre cobaye découvre ainsi qu’il est devenu l’homme le plus brillant de la planète. Comédie faussement bête, Idiocracy dresse clandestinement le portrait critique d’une société décadente (oui, la nôtre).
La Montagne sacrée d’Alejandro Jodorowsky (1973)
S’il y a bien un film que l’on s’attendait à trouver dans les choix de Jacques, c’est bien celui-là. La Montagne sacrée est un monument du cinéma psyché. A la fois trip visuel à la beauté foudroyante et support de la pensée mystique de son auteur, le film suit le parcours d’un voleur vagabond qui, après avoir franchit des épreuves, rencontre un maître spirituel qui lui présente septpersonnages riches et puissants. Ils décident ensuite de partir pour la montagne sacrée où des dieux capables de leur donner l’immortalité résident.
L’Armée des 12 singes de Terry Gilliam (1995)
Grand classique de la science-fiction et puzzle cinématographique des plus malin, L’Armée des 12 singes raconte, comme Idiocracy, l’histoire d’un saut dans le temps, mais dans le passé cette fois. En 2035, la planète est devenue invivable à cause d’un virus qui a tué 99 % de la population et les quelques humains qui restent vivent sous terre. Ces survivants mettent tous leur espoir dans un voyage dans le passé qui permettrait de comprendre les causes de la catastrophe et de la prévenir.
Cohérence de James Ward Byrkit (2013)
Ce film de science-fiction indé qui n’est pas sorti en France nous plonge dans une étrange soirée. Alors qu’une comète passe non loin de la Terre, des amis se retrouvent pour un dîner mais des événements de plus en plus bizarres vont se produire. La force de ce petit bijou ne réside ni dans ses qualités esthétiques, ni dans ses interprètes mais bien dans son scénario, incroyable machination qui prend au fil de temps une épaisseur morale et métaphysique qui vous tiendra à coup sûr en haleine.
La Crise de Coline Serreau (1992)
Intrus de cette liste, La Crise plairait à Jacques car selon lui ce n’est « que des gens qui s’embrouillent tout le temps, c’est l’enfer ce film« . Cette comédie raconte l’histoire d’un homme joué par Vincent Lindon à qui il arrive une série de malheurs. Il va rencontrer un SDF incarné par Patrick Timsit qui va le suivre et être le témoin de sa poisse continuelle. Abordant sexe, divorce, bonheur, travail, politique, amour, amitié et mort, cette comédie est aussi une photographie de la société française à cette époque.
https://www.youtube.com/watch?v=E4zqHN3AbP4
Les 5 films de Fishbach
L’Aile ou la Cuisse de Claude Zidi (1976)
Grand classique dans la filmographie de Louis de Funès, L’Aile ou la Cuisse suit le combat de Charles Duchemin, un critique gastronomique partisan de la bonne cuisine, qui se bat contre Tricatel, un géant de l’agroalimentaire qui détient un chaîne de restaurants. Dans cette lutte entre deux visions de la cuisine, il sera aidé par son fils joué par Coluche. L’ensemble du film est culte mais la scène de l’usine est un sommet de comédie et de critique du mode de production industrielle.
Clara et les Chics Types de Jacques Monnet (1980)
Une partie de l’équipe du Splendid est ici rejointe par Isabelle Adjani dans le rôle de Clara, une jeune femme qui s’enfuit le jour de son mariage et part avec la bande composée de Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Daniel Auteuil, Josiane Balasko, Christophe Bourseiller et Roland Giraud. Ensemble, cette bande forme un groupe de musique, les Why Notes. Une comédie douce amère avec une BO signée Michel Jonasz.
https://www.youtube.com/watch?v=jXFWD007Sdg
Dikkenek d’Olivier Van Hoofstadt (2006)
Seul film plus récent parmi les choix de Fishbach, Dikkenek est également une comédie culte qui réunit un casting impressionnant pour raconter l’histoire de deux copains, l’un est un gros beauf tombeur de minettes et l’autre est un timide romantique et maladroit. Le premier décide d’aider le second à trouver la femme de sa vie. Les ingrédients qui font le succès populaire de cette comédie sont des dialogues à l’humour graveleux basé sur les clichés belges, la révélation de François Damiens, un scénario quasi nul qui privilégie un comique de situations, un BO bien sentie et un esprit de grand n’importe quoi assez rafraichissant.
La Chèvre de Francis Veber (1981)
Inoubliable film de la première association entre Gérard Depardieu et Pierre Richard, La Chèvre narre le récit d’un détective privé entiché d’un gaffeur invétéré qui doivent ensemble retrouver la fille d’un riche PDG qui a été enlevée au Mexique. Une nouvelle fois, le film regorge de scènes cultes. Le duo fonctionne à merveille, le scénario est astucieux et chaque seconde est jubilatoire. A noter également la bande-son de Vladimir Cosma toute en flûte de pan.
Un éléphant, ça trompe énormément d’Yves Robert (1976)
Un peu moins connue que La Chèvre mais tout aussi réussie, la comédie d’Yves Robert réunit un casting trois étoiles composé de Jean Rochefort, Claude Brasseur, Victor Lanoux, Guy Bedos, Anémone et Anny Duperey. Elle raconte l’histoire de quatre copains qui ont tous des rapports pour le moins compliqués avec les femmes de leur vie. L’histoire la plus drôle et touchante est sans doute celle du personnage joué par Jean Rochefort qui semble être une version grand public de l’archétype rohmérien de l’homme qui hésite entre son épouse et le fantasme d’une femme inaccessible.
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