Hier et aujourd’hui jusqu’à 19 heures se déroule le tournage du film-documentaire Woman coréalisé par Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand. On a rencontré 3 jeunes femmes venues spontanément poser devant la caméra.
Hier s’est tenue la première journée de tournage du film Woman à la gare du Nord de Paris. Coréalisé par Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand, le film se veut être la suite du documentaire Human, consacré aux hommes et aux femmes de la planète. Aujourd’hui Woman se focalise sur ces dernières: “Les femmes souhaitent prendre la parole, elle savent aujourd’hui qu’elles peuvent le faire même dans les endroits les plus reculés et on veut accompagner ça, explique Anastasia Mikova, 35 ans. Ce film, ce n’est pas juste de l’art, on veut porter un message.” Et d’ajouter: “Il y a quelque chose dans la voix des femmes, elles ont une vision différente, pas mieux ou moins bien mais différente, alors pourquoi ne pas essayer de trouver des solutions pour notre Terre en les écoutant.”
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Après un passage en Finlande, à l’Île Maurice, au Canada et au Maroc, l’équipe du film a posé ses valises en France, à Paris. Hier après-midi, de nombreuses femmes sont venues participer au tournage. Une signature sur le formulaire de droit à l’image et le tour est joué: il n’y a plus qu’à poser devant la caméra. Objectif des deux réalisateurs? Recueillir différentes émotions sur les visages, le tout en silence. Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova guident les femmes présentes en leur demandant de penser à quelque chose de joyeux, à un évènement de leur vie qui les inspire, ou bien tout simplement de sourire ou de regarder en l’air. L’endroit n’a pas été choisi au hasard: “Ça permet de dynamiser la gare et de mettre en valeur son côté cosmopolite”, précise Léa Setan-Bazir, 27 ans responsable communication de la gare du Nord. Nous avons demandé à 3 jeunes femmes de nous dire pourquoi elles étaient là.
Juliette Macaire, 26 ans, animatrice au CRIPS
© Samia Kidari pour Cheek Magazine
“Il y avait une telle ressource derrière le film Human que, du coup je me suis dit oui pourquoi pas participer à ce nouveau documentaire? Woman, c’est un film qui va sans aucun doute beaucoup me parler. J’ai le sentiment, à travers ma vie et mon métier, que l’indépendance, c’est la clé pour les femmes. Elle représente la liberté. En France, on a la chance d’être libre de s’habiller comme on veut, libre de nos cheveux, libres de se coiffer comme veut mais, en même temps, quelle que soit la longueur de ta jupe, tu seras jugée. Il y a un mot qu’on oublie trop souvent à mon goût: le respect. J’espère qu’avec ce film, on pourra réaliser qu’on est toutes belles et qu’il suffit de s’aimer!”
Kenza Amara, 20 ans étudiante en école d’ingénieur
© Samia Kidari pour Cheek Magazine
“Quand j’ai su que le projet consistait à interviewer des femmes du monde entier, pour connaître leurs points de vue, en savoir davantage sur leur vie et leur situation, j’ai trouvé ça intéressant. Mettre en parallèle toutes ces histoires, ça permet de former une sorte d’unité entre les femmes. Je pense qu’on a un lien qu’il faut développer et souligner. Ce film va montrer que les femmes peuvent être actrices, et non pas passives. Il faut s’assumer, être qui on veut, sans se soucier du jugement.”
Sofia Pace, 22 ans étudiante en criminologie et sécurité public
© Samia Kidari pour Cheek Magazine
“Je reviens de l’aéroport de Beauvais, j’attendais quelqu’un et, en me dirigeant vers la sortie, je suis tombée pile en face du tournage, c’est le titre Woman qui m’a interpellée! J’ai été pompier pendant 3 ans, mon grand-père était commissaire de police, j’ai donc entendu énormément d’histoires qui me font dire que les femmes sont très courageuses. À la fin du tournage, l’équipe m’a demandé si je voulais faire passer un message aux femmes sans mots: j’ai montré mon bras pour montrer notre force et donner encore plus de courage aux femmes. J’espère que beaucoup de personnes iront le voir mais aussi des hommes, jeunes et des moins jeunes. J’espère qu’ils vont se rendre compte qu’on n’est pas des objets, qu’on n’est pas juste là pour faire le ménage, qu’on veut être indépendantes et à égalité avec les hommes.”
Propos recueillis par Samia Kidari
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