La Fédé est une entité auto-proclamée haute autorité de la mode et du bon goût qui dispense ses conseils pleins de bonne volonté en toute mauvaise foi. Elle s’invite sur Cheek Magazine pour prêcher la bonne parole vestimentaire.
Au premier abord, le trench évoque l’acmé du style, l’apogée du bon goût, une valeur sûre, un refuge dans l’enfer des goûts et des styles. Que nenni, le trench est, comme tous les vêtements à la coupe forte et reconnaissable, un piège redoutable qui n’attend que vous vous y engouffriez pour rire à gorge déployée.
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Pourquoi non
Commençons par un petit point étymologie: sachez que le mot “trench” dérive directement du mot “tranchées”. Au revoir les parapluies de Cherbourg, bonjour le dernier clip de Florent Pagny.
Nous vous l’accordons, le trench actuel s’est quelque peu éloigné du modèle des manteaux des soldats de la Grande guerre, surtout dans la mesure où le port du casque associé n’est pas obligatoire. Mais la combinaison alignement de boutons/ceinture sur un manteau un peu trop long et/ou droit a vite fait de rappeler sa vocation militaire, d’autant que l’une des autres références visuelles associées au trench n’est pas beaucoup plus enviable. Merci Derrick.
Burberry a tellement bien réussi son coup qu’à force d’habiller les trois quarts de ce qui foulait un plateau de cinéma sur plusieurs décennies, la marque a submergé le monde de références visuelles contradictoires.
La Fédé n’est pas responsable, blâmez donc les costumiers de télévision de la fin des années 70 et la redoutable réussite du placement de produit de la maison Burberry (fournisseur au préalable des manteaux des soldats des tranchées, donc).
Et c’est précisément là que le bât blesse: Burberry a tellement bien réussi son coup qu’à force d’habiller les trois quarts de ce qui foulait un plateau de cinéma sur plusieurs décennies, la marque a submergé le monde de références visuelles contradictoires. Ainsi, votre Ça, qui a très, très envie d’un trench, s’obstine à ignorer Derrick et Colombo, qui clignotent pourtant très, très fort dans votre subconscient, pour se focaliser sur la version paillettes et grand écran, à savoir sur les épaules d’Audrey Hepburn ou de Catherine Deneuve. Vous vous projetez accablée de tristesse sous la pluie et sur du Michel Legrand, telle une Holly Golightly ou une Geneviève Emery des temps modernes. Sauf que non: Peter Falk.
Pourquoi oui
Après un examen attentif des proportions dudit manteau -gardez à l’esprit que, de toute manière, tout est toujours affaire de proportion, quel que soit le domaine de la vie auquel on fait référence (la Fédé écrit des livres de développement personnel à ses heures perdues)-, soyez sûre de privilégier une matière fine et souple, surtout pas de grosse toile beige: remember Florent Pagny. D’ailleurs, tant qu’on y est, évitez donc le beige, c’est plus sûr.
Si vous tenez vraiment à porter le trench d’origine, le classique, celui qui fait croire à tout le monde que, si vous l’ouvriez, on pourrait apercevoir le tartan le plus chic de l’histoire des tartans (alors qu’en fait il vient de chez Zara), la Fédé vous recommande de vous rehausser -si jamais la nature ne l’a pas déjà fait pour vous- ou bien d’opter pour le trench court, moins classe mais bien plus raisonnable.
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