La Fédé est une entité auto-proclamée haute autorité de la mode et du bon goût qui dispense ses conseils pleins de bonne volonté en toute mauvaise foi. Elle s’invite sur Cheek Magazine pour prêcher la bonne parole vestimentaire.
Atout esthétique majeur des grandes heures du cinéma hollywoodien d’antan et des séries télé d’aujourd’hui, le look années 50 ne saurait être mieux défini que par son emblème absolu au doux nom de papeterie: la jupe crayon.
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Pourquoi NON
La jupe crayon possède l’inconvénient majeur d’être ultra casse-gueule, et ce dans tous les sens du terme. À savoir que, si la fente supposée vous permettre d’avancer n’est pas tout à fait assez bien conçue, votre démarche risque d’évoquer un savant mélange entre la petite sirène et une geisha. Aucun romantisme dans cette analogie, ça veut simplement dire que vous vous condamnez à effectuer de tous petits pas ridicules et contraints qui atteindront un summum d’humour digne des meilleurs films muets si vous avez soudain besoin de courir pour attraper le bus… Après, si vous êtes prête à donner de votre personne pour apporter gratuitement et par pur altruisme un peu de joie à vos compatriotes au cœur de ce morne hiver, c’est très généreux de votre part. (Quoi qu’on en dise, tout le monde aime une bonne chute.)
Prendre 40 ans est bien l’écueil principal de la jupe crayon.
Au-delà de ces problématiques pratiques, à garder en tête avant tout achat, la jupe crayon représente quand même une sorte de défi stylistique et répond à des normes précises. D’une manière générale -et cette préconisation vaut aussi pour les personnes qui ont du mal à attraper les trucs sur les étagères du haut- la jupe crayon se doit d’être non seulement taille haute, mais aussi d’arriver bien en-dessous du genoux. Au-dessus, vous faites secrétaire, juste en dessous vous prenez 40 ans.
Et d’ailleurs, prendre 40 ans est bien l’écueil principal de la jupe crayon… Évitez donc tout ce qui ressemble de près ou de loin à un “ensemble” avec veste de tailleur, chemisier ajusté et escarpins à petits talons, il y a des limites à l’amour qu’il convient de porter aux premières saisons de Mad Men. Dans un autre genre, les alternatives dorées et argentées sont à proscrire au risque de passer pour une boule à facette humaine errant sans but dans un monde sans joie (c’est en tout cas ce que nous évoque cette image de Kim Kardashian).
Les avis sont mitigés sur la question du cuir mais la Fédé aurait tendance à vous le déconseiller. Le risque d’ajouter une touche dominatrice à toutes vos tenues est bien trop élevé. (Et, non, apaisons tout malentendu, la Fédé ne parle pas des “strong independent women” louées en leur temps par feu les Destiny’s Child mais bien des dames qui marchent avec leurs talons aiguilles sur des messieurs enchaînés dans des sous-sols étranges.)
Pourquoi OUI
Malgré tout, la jupe crayon est plus facile à porter qu’on ne le pense à condition de ne l’assortir qu’à du très très simple. Pensez t-shirt uni et baskets blanches. Aussi, comme pour tous les habits chics, faites bien attention à ne surtout pas choisir un tissu vaguement élastique qui semble pouvoir à tout moment entrer en combustion spontanée. Visez la qualité ou la sobriété.
Vous êtes telle que Dieu et Marilyn Monroe l’ont voulu.
Enfin, ne laissez personne vous dire que la jupe crayon est réservé à la filiformitude, vous êtes telle que Dieu et Marilyn Monroe l’ont voulu. Pensez simplement à rester sobre dans les coloris et les motifs -par exemple, si vous choisissez un imprimé rayé jaune et noir, n’allez pas vous plaindre qu’on vous demande si vous produisez du miel-, privilégiez les jupes bien longues, beaucoup plus seyantes quoi qu’on en dise et tout ira bien, vous verrez.
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