La Fédé est une entité auto-proclamée haute autorité de la mode et du bon goût qui dispense ses conseils pleins de bonne volonté en toute mauvaise foi. Elle s’invite sur Cheek Magazine pour prêcher la bonne parole vestimentaire.
Au cas où vous auriez vécu dans une cave ces derniers mois, sachez que le grand leitmotiv de la mode de 2015 consiste en un retour fracassant de l’esthétique des années 70 qui reviennent en emmenant avec elles des mots qu’on pensait à jamais réservés au champ lexical des soirées déguisées. Mais c’était sans compter sur le mode cyclique des tendances vestimentaires qui, à l’image de l’histoire de la vie, est décidément éternel.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
En clair, ça a tendance à vous revenir sur le coin de la gueule au moment où vous vous y attendiez le moins, à la manière d’un boomerang temporel vicieux. Si, à l’instar de Karl Marx, nous partons du principe que ce perpétuel recommencement se produit une première fois comme une tragédie et la seconde fois comme une farce, qu’obtient-on quand la première fois était déjà un genre de blague? Vous avez quatre heures.
Pourquoi NON
Grâce à la formidable inventivité des gens de la mode, l’odieux pantalon pattes d’eph, uniquement portable par une minorité de géantes longilignes, s’est depuis vaguement refait une réputation honorable en changeant d’identité, un peu comme un ancien baron de la drogue ou un dirigeant nazi sur une plage d’Amérique latine.
Il persiste à donner l’air d’un petit éléphanteau maladroit à quiconque ne possède pas des membres inférieurs dépassant 1,20 mètre.
Mais ne nous y trompons pas, ce n’est pas parce qu’il faut désormais parler de “flare” que ses caractéristiques profondes ont changé. Il est certes plus mesuré dans son évasement du bas que son ancêtre direct mais il persiste à donner l’air d’un petit éléphanteau maladroit à quiconque ne possède pas des membres inférieurs dépassant 1,20 mètre et/ou l’IMC d’une personne malnutrie.
Ou alors il faut le porter avec des talons vertigineux qui, en plus d’être vaguement dangereux, donneront l’impression que vous portez des prothèses en forme de tiges à tous ceux qui vous apercevront de dos. Certains tenteront de vous assurer que, si, bien au contraire, il allonge la silhouette, avec une foule d’explications et divers schémas savants qui feraient passer la théorie des cordes pour un exercice du cahier de vacances de votre neveu qui entre en CP, mais c’était sans compter sur le pouvoir de l’image, qui devrait définitivement clore le débat.
Si vraiment vous vous obstinez, tâchez de le prendre taille haute, voire très haute.
Pourquoi OUI
Si vous le prenez trop long et que vous le coupez en bas vous obtiendrez un pantalon droit. C’est bien aussi les pantalons droits.
Si vraiment vous vous obstinez, tâchez de le prendre taille haute, voire très haute: si vous tenez absolument à jouer sur les proportions pour raccourcir vos jambes en portant un truc évasé, essayez au moins de rattraper 1 ou 2 centimètres en faisant croire qu’elles partent de plus haut.
{"type":"Banniere-Basse"}