Puisque Karl Lagerfeld inspire le monde de la mode, nous avons décidé de soumettre nos créatrices favorites à ses mantras. Profonds, futiles, dingues ou drôles, les propos du Kaiser ne laissent personne indifférent. Cette semaine, Virginie Monroe, à la tête de la marque de bijoux éponyme, répond à l’interview “Karl vous parle”.
Virginie Monroe est volubile. Pour en placer une, il faut stopper tout net son énergie débordante. À 44 ans, cette créatrice de bijoux née à Orléans a vécu un peu partout -Paris, Londres, Sao Paulo, New York et Milan entre autres- avant de se poser à Marseille en 2002. Sa marque de bijoux éponyme, elle la lance en 1998 après un parcours plus qu’atypique. Autodidacte, elle arrête l’école en troisième, passe un CAP coiffure pour pouvoir “prendre son envol” et exerce le métier de coiffeuse durant quelque temps avant de retourner à l’école, de maquillage cette fois-ci.
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“J’ai toujours créé, j’ai toujours eu besoin de faire des choses artisanales.”
Longtemps coiffeuse-maquilleuse, Virginie Monroe reste passionnée par le théâtre, le dessin et la création en général: “J’ai toujours créé, j’ai toujours eu besoin de faire des choses artisanales.” Au début des années 90, elle s’amuse “à faire des tout petits colliers pour les copines aux anniversaires” et aime “se noyer au milieu des matières”. À l’époque, elle travaille le murano, le plexiglas ou encore les perles de bohème. La créatrice commence par organiser des ventes privées dans des showrooms et se fait petit à petit un nom. En 1997, elle participe à son premier salon, le salon Première classe. Celle qui “aime autant le commerce que le relationnel” s’associe avec son mari en 1999. Aujourd’hui, la marque -dont les ateliers sont à Marseille- compte quatre boutiques en France et elle est distribuée en Allemagne. Si Virginie Monroe voit Karl Lagerfeld comme “un grand monsieur de la mode”, elle dit elle-même qu’elle évolue dans un univers très différent. Cela ne l’a pas empêchée de répondre à ses mantras les plus fous.
“Je hais les montres, c’est la raison pour laquelle je suis toujours en retard.”
Moi, c’est pareil, je déteste les montres et je suis toujours en retard! Le temps m’importe peu, je veux simplement être au bon endroit au bon moment. La vie est une histoire de rendez-vous, pas une histoire de temps.
“Je trouve les tatouages horribles. C’est comme vivre dans une robe Pucci 24 heures sur 24.”
Je ne suis pas entièrement d’accord, le tatouage n’est pas qu’une question de mode. Cela dit, je ne me vois pas vivre tatouée de la tête aux pieds.
“Pensez rose, ne le portez pas !”
J’aimais le rose à une autre époque mais je suis plutôt bleu en ce moment! Je suis comme Karl, je porte du bleu mais je pense rose.
“Les pantalons de jogging sont un signe de défaite. Vous avez perdu le contrôle de votre vie, donc vous sortez en jogging.”
J’adhère totalement! Je ne tolère pas le jogging, on est flasque dedans. Il est strictement réservé à la maison et encore, je préfère le pantalon de yoga.
“Si je pouvais être réincarné en un accessoire de mode, ce serait un shopping bag.”
Je n’ai même pas de shopping bag! Je préfèrerais me réincarner en un petit collier gris-gris qu’on ne quitte jamais et qui se glisse entre les seins.
“Si tu pisses partout, t’es pas Chanel du tout!”
Peut-être que Karl voulait dire qu’il faut savoir boire avec un peu de retenue!
“Il faut porter une fourrure comme un vulgaire tricot.”
Je ne suis pas très fourrure à vrai dire, même si je ne bataille pas contre. Karl est assez snob de dire ça… Pour moi, la fourrure a surtout un côté nordique, tribal.
“Le vêtement ne doit pas t’aller, c’est toi qui dois aller au vêtement.”
Un vêtement doit avant tout mettre le corps en valeur. D’un côté, il y a la mode, de l’autre, il y a qui on est et si on peut combiner les deux, c’est mieux. Dans le bijou, c’est la même chose: les boucles d’oreilles, c’est comme un maquillage. Si elles ne nous vont pas, on peut vite tomber dans l’effet Vache qui rit.
“Je suis une sorte de nymphomane de la mode qui n’atteint jamais l’orgasme.”
Moi, c’est tout l’inverse: je vis dans la joie et la satisfaction! Même si évidemment je me remets en question en permanence. Et quand je le fais, c’est pour encore pour plus de plaisir.
Propos recueillis par Julia Tissier
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