Si vous ne deviez écouter qu’un seul podcast aujourd’hui, ce serait cette lettre de Virginie Despentes qui dénonce le racisme français.
“En France nous ne sommes pas racistes mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. Pourtant j’ai cinquante ans, j’en ai vu, des gouvernements. En France nous ne sommes pas racistes mais dans la population carcérale les noirs et les arabes sont surreprésentés. En France nous ne sommes pas racistes mais depuis vingt-cinq ans que je publie des livres j’ai répondu une seule fois aux questions d’un journaliste noir. J’ai été photographiée une seule fois par une femme d’origine algérienne. En France nous ne sommes pas racistes mais la dernière fois qu’on a refusé de me servir en terrasse, j’étais avec un arabe. La dernière fois qu’on m’a demandé mes papiers, j’étais avec un arabe.”
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“Je ne peux pas oublier que je suis une femme, mais je peux oublier que je suis blanche.”
Ainsi débute la lettre de Virginie Despentes adressée à ses “amis blancs qui ne voient pas où est le problème” et lue par Augustin Trapenard ce jeudi 4 juin sur France Inter. Pour l’écrivaine, la France est dans le déni quand il s’agit de reconnaître le racisme dont elle fait preuve. Des inégalités sociales et raciales pendant le confinement à l’affaire Adama Traoré -l’autrice était présente à la manifestation organisée le mardi 2 juin à Paris-, Virginie Despentes déroule les faits, implacables. Reconnaissant son privilège blanc, elle affirme: “Je ne peux pas oublier que je suis une femme, mais je peux oublier que je suis blanche. Ça, c’est être blanche. Y penser, ou ne pas y penser, selon l’humeur. En France, nous ne sommes pas racistes mais je ne connais pas une seule personne noire ou arabe qui ait ce choix. ”
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