Pour la première fois, dimanche 19 juin, une femme a pris la tête de la mairie de Rome. Issue du parti M5S, Virginia Raggi a largement remporté l’élection face à Roberto Giachetti, le candidat du parti démocrate. Dans la presse française, elle n’échappe pourtant pas aux remarques sexistes.
“Virginia Raggi, cette belle avocate de 37 ans à la fine silhouette et aux longs cheveux noirs, a remporté les élections municipales de Rome, dont le second tour se tenait dimanche”, écrit Le Figaro au lendemain des élections municipales italiennes. Être élue maire de Rome ne semble pas suffire à éclipser la femme au profit de la politicienne, pourtant élue avec 67,2 % des voix au second tour.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Pour Le Point, cette victoire est surtout l’occasion d’émettre un jugement sur son allure: “Totalement inconnue du grand public il y a encore quelques mois, y compris à Rome, cette élégante femme brune s’est pourtant imposée triomphalement dimanche.” Cette victoire a sans doute moins à voir avec “l’élégance” qu’avec le programme de la jeune élue, qui a su convaincre une majorité de Romains de lui faire confiance -à tort ou à raison, car Libération rappelle que son parti “pioche dans ses propositions à droite comme à gauche, y compris dans les extrêmes”. Certes novice dans le milieu -elle est entrée en politique depuis seulement 5 ans-, elle a pour mot-clé “l’honnêteté”, et s’oppose aux affaires de corruption qui sont monnaie courante dans le pays. Un élément de campagne qui a au moins autant de poids que son sens du style.
“Si elle est l’objet de toute l’attention ces jours-ci, Virginia Raggi n’est pas la seule femme à s’être révélée à l’issue de ce scrutin.”
C’est pourtant cette caractérisque, que L’Obs a cru bon de mettre en avant à un mois de l’élection, en consacrant à Virginia Raggi un article qui la décrivait comme “généralement vêtue d’un imper en coton beige hâtivement noué à la taille, la main droite accrochée à un long sac en bandoulière et un sourire captivant aux lèvres”. Le papier, titré “Sexy Grillina en route pour la marie de Rome”, reprenait le surnom attribué à Virginia Raggi en référence à Beppe Grillo, le fondateur du Mouvement 5 étoiles (M5S), parti dont elle est issue.
Si elle est l’objet de toute l’attention ces jours-ci, Virginia Raggi n’est pas la seule femme à s’être révélée à l’issue de ce scrutin. À Turin, Chiara Appendino est l’autre figure montante du M5S. On espère que l’arrivée remarquée de ces deux femmes bouleversera les codes, “dans un pays qui occupe l’une des dernières places au niveau européen pour la place des femmes sur le marché du travail”, d’après Slate.fr.
Clémence Drouet
{"type":"Banniere-Basse"}