On a lu pour vous cette enquête de Libération qui relate comment des responsables de l’Unef ont non seulement passé sous silence, mais également commis harcèlement, agressions sexuelles et viols.
“Entré à l’Unef au milieu des années 2000, A., 30 ans aujourd’hui, illustre pour beaucoup le laisser-faire de l’Unef face aux violences sexuelles. Pendant plusieurs années, les signalements le concernant vont remonter jusqu’au sommet de la pyramide, sans que rien ne bouge. Les témoignages recueillis par Libération semblent pourtant permettre de retracer au moins une demi-douzaine de faits pénalement répréhensibles.
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Parfois, ses victimes n’ont jamais parlé, comme Laurence (1), militante en région parisienne. Avant de se confier à Libération, elle n’avait même jamais ‘dit à voix haute’ ce qui lui est arrivé un soir de décembre 2007, après une fête avec des militants de l’Unef à Paris. L’heure du dernier métro passée, Laurence doit dormir sur place et s’installe dans une chambre qu’on lui prête. Un camarade arrive alors à côté d’elle, sur le matelas posé à terre. C’est A. ‘Au bout d’un moment, j’ai senti quelque chose de dur contre mes fesses. Je suis paniquée: je ne voulais aucune relation avant le mariage, se souvient l’ancienne militante. Je dis non, je lui demande d’arrêter. Et il me dit dans l’oreille: ‘Si tu veux rester vierge, tu peux me sucer, ou je te prends par derrière.’” Loin de s’arrêter devant la résistance de Laurence, le militant continue: ‘Il touche encore plus intimement mes fesses avec ses doigts.’ Terrifiée, elle trouve la force de quitter le lit, la chambre et l’appartement: ‘J’ai préféré être toute seule dans la rue à 2 heures du matin plutôt que de rester dans cette situation.’ Pendant toutes ses années à l’Unef, Laurence ne dormira plus jamais chez d’autres camarades et gardera pour elle son agression.’
Dans cette longue enquête publiée hier sur le site de Libération, les journalistes Laure Bretton et Ismaël Halissat donnent la parole à seize femmes victimes de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles et de viols de la part de dirigeants et militants de l’Unef entre 2007 et 2015. Ils dénoncent également l’omerta qui a régné des années durant au sein de ce qui fut longtemps le premier syndicat étudiant de France, et mettent en lumière une organisation bien établie qui, sous prétexte de préserver le syndicat, ne fait que protéger les coupables.
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