On a lu pour vous cette enquête de Rue 89 sur le consentement et sur ce qu’on appelle la “zone grise”, et on vous le recommande.
“Disons-le tout de suite. Ce terme nous pose un problème, car il sous-entend que le consentement est quelque chose de compliqué, alors que quand ce n’est pas oui, c’est non. On a utilisé ce terme parce que si on avait sollicité des témoignages de viols, tous ces cas considérés comme limites, flous, auraient été passés sous silence. Plus de 200 histoires nous sont parvenues, écrites dans une écrasante majorité par des femmes, dans des relations hétéros. C’est beaucoup (et beaucoup trop pour être lu d’une traite sans se donner mal à la tête et au bide) et cela nous fait dire que c’est une expérience aussi répandue que le harcèlement de rue. (…)
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Entrer dans des histoires de “zone grise” -la police judiciaire utilise le néologisme “miol”- nous amène vite en eaux troubles. ‘C’est le moment où on est mentalement engagée et où on ne se sent pas ou plus en capacité ou légitimité de dire non’, résume Fanny. ‘C’est le moment où on dit oui parce qu’on n’ose pas dire non, où un silence ou une absence de réponse est interprété comme un oui’, explique Lorene Carlin, sage-femme, qui a participé à une campagne sur le consentement à l’université de Bordeaux.”
Dans une enquête passionnante publiée sur Rue 89, les journalistes Émilie Brouze et Alice Maruani décortiquent la question du consentement pendant l’acte sexuel, et rappellent qu’un viol, c’est très rarement une agression dans un parking sombre sous la menace d’un couteau, mais bien plus souvent une violence commise par un proche. Est-ce que ne pas dire oui, c’est dire non? Si la réponse à cette question est très claire pour nous (ne pas dire oui, c’est dire non), cet article montre que des siècles de viol conjugal et une domination masculine encore omniprésente empêchent de nombreuses femmes d’exprimer clairement leurs désirs à l’instant T. Les réponses massives qu’ont reçues les journalistes à leur appel à témoins montrent tout de même -et c’est une bonne nouvelle- que la parole est en train de se libérer, et que notre société prend petit à petit conscience de la culture du viol dans laquelle elle baigne.
À lire le plus vite possible sur le site de L’Obs.
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