Mardi, la journaliste Lénaïg Bredoux tweete une photo depuis les transports en commun: deux paires de jambes d’hommes largement écartées, deux paires de jambes de femmes repliées sur elles-mêmes, faute d’espace. À voir son tweet lapidaire, elle le fait à force d’agacement. Elle ne s’attendait sans doute pas à la suite: devant cette protestation photographique contre le manspreading, quantité de twittos ont jugé utile de l’accabler de messages plus haineux et immondes les uns que les autres.
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Voici l’objet du délit:
Journée banale dans les transports en commun. #viedemeuf pic.twitter.com/edwpeoJ4NL
— Lénaïg Bredoux (@LenaBred) June 13, 2017
De délit, il n’y a évidemment pas. Franchement, quand il fait 52 degrés dans le métro parisien, qui a envie de se coller aux jambes suantes et collantes de son voisin en plein syndrome des couilles de cristal? Si si, on parle bien ici de manspreading, cette manie qu’ont certains de s’asseoir en écartant les jambes “d’un écart compris entre 30 et 90 degrés” comme le décrit Osez le féminisme. Or visiblement, manifester un quelconque énervement contre cette monopolisation de l’espace injustifiée n’est pas tolérable, car voici la journaliste prise dans un tourbillon de réflexions odieuses.
Je reçois des dizaines de messages d’insultes, des photos de cul, des injures. Franchement, faut qu’on m’explique pourquoi. 3/3
— Lénaïg Bredoux (@LenaBred) June 14, 2017
Pour lutter contre le manspreading, New York a lancé une campagne contre cette monopolisation de l’espace commun il y a trois ans. Et à Madrid, c’est officiel, les bus vont s’orner d’un nouvel encart contre ce manque d’éducation à partir de la mi-juin. Reste à convaincre la RATP d’entrer en jeu pour changer les choses à Paris. Ce qui n’est malheureusement pas prévu pour le moment.
Mathilde Saliou
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