Cette comédie musicale et sentimentale avec Keira Knightley avait toutes les raisons de nous attirer dans les salles. Et pourtant…
Pour le pitch
Greta (Keira Knightley), auteure et compositrice qui travaille avec son mec, se fait plaquer par ce dernier quand le succès arrive. Dan (Mark Ruffalo), un producteur alcoolique, au bord de la dépression et en plein conflit familial, repère la jeune musicienne en train de gratter sa guitare dans un bar. De leur lose commune naît une complicité, et Dan propose à Greta d’enregistrer un album dans les rues de New York. L’idée de suivre un processus de création atypique à travers Big Apple avait quelque chose d’enthousiasmant. Oui mais voilà, la banalité de la musique -quelques mélodies vaguement sympathiques que l’on oublie instantanément et des textes clairsemés de niaiseries- rend l’expérience plutôt insignifiante. Ajoutons à cela que les grands thèmes abordés (l’amitié, la rupture, la gloire…) sont traités de façon superficielle et que les personnages (le producteur alcoolique, la rock star qui prend la grosse tête), versent souvent dans le cliché.
Pour entendre Keira Knightley chanter
On l’avait déjà vaguement entendue chanter dans The Edge of Love et Keira Knightley réitère l’expérience dans New York Melody. Et si le personnage de Mark Ruffalo compare la voix de la Britannique à celle de Norah Jones, on pense plutôt -par son absence de puissance et sa façon de minauder- à une Carla Bruni à l’anglaise. Rien de transcendant donc, mais cette prestation vocale possède au moins un mérite: celui de coller à la personnalité de Greta, le personnage incarné par l’égérie Chanel, une fille simple et modeste malgré son statut de jeune révélation.
Pour le casting masculin
D’Eternal Sunshine of the Spotless Mind à Shutter Island en passant par Tout va bien, The Kids Are Alright, les qualités d’acteur de Mark Ruffalo ne sont plus à démontrer. Dans New York Melody, le quadra aux tempes grisonnantes livre aussi une performance convaincante, même si parfois à la limite du surjeu. Pour sa défense, il faut dire que son personnage de producteur déchu et en plein burn out, qui a un problème avec l’alcool, sa fille et son ex-femme, est vraiment too much. Quant à Adam Levine, leader du groupe Maroon 5, dont c’est la première fois au cinéma, sa prestation de chanteur de hits guimauve est tellement médiocre qu’elle nous laisse sans voix. On ne peut pas dire, pourtant, qu’il s’agissait d’un rôle de composition trop compliqué.
Mélodie Raymond