Depuis 1979, Jean-Louis Brossard, programmateur du festival des Trans Musicales, révèle, durant cinq jours à Rennes, sa sélection de nouveaux artistes prometteurs, qu’ils viennent de l’étranger ou de l’hexagone. En 36 ans, les choix éclectiques du fondateur d’un des événements hivernaux les plus attendus de l’année ont permis de découvrir, entre autres, Björk, Portishead ou Daft Punk, rien que ça. On est allées flâner du côté de la programmation pour vous présenter trois filles, trois artistes et, à coup sûr, trois futurs cartons.
La moins soporifique: Verveine
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D’où elle vient: Joëlle Nicolas est suisse, elle est originaire de Vevey, une ville sise sur la rive nord du lac Léman. Son premier album, Peaks, sorti en 2013, s’il ne dure que 24 minutes, a quand même gagné le coeur de certains critiques.
Ce qu’elle fait: Une pop électronique vénéneuse, où les couches de voix se superposent et où des beats viennent parfois heurter un piano classique. À ranger quelque part entre Björk et The Knife.
Pourquoi il faut la suivre à la trace: Parce qu’on adore ses mélodies et son univers sombre, inspiré de la série emblématique de David Lynch, Twin Peaks.
La plus éclectique: Lizzo
D’où elle vient: Cette rappeuse américaine est née à Boston à la fin des années 80, elle a grandi avec le gospel et le son des Clark Sisters sur les bancs de l’église. Arrivée à Houston, ce sont les Destiny’s Child qui la séduisent, tout comme le rap, qu’elle découvre dans la cantine de son école. Aujourd’hui installée à Minneapolis, elle rape, chante et se frotte à d’autres styles que le sien lors de collaborations résolument féministes et réjouissantes.
Ce qu’elle fait: À 26 ans, elle touche tant au rock qu’à l’électro-pop, au R&B et au hip-hop, et fait également partie du crew GRRRL PRTY. Dans son premier album solo, Lizzobanger, la jeune femme allie beats électro, déhanchés et âpres paroles dans un rap désinvolte qu’on a hâte de voir en live.
Pourquoi il faut la suivre à la trace: The Guardian compare son rap assez old-school à celui de Missy Elliott ou Queen Latifah. Surtout, elle possède une licence en flûte classique, ce qui nous en bouche un coin.
La plus décoiffante: Kate Tempest
D’où elle vient: Après avoir longtemps accompagné le groupe Sound of Rum, l’Anglaise de 27 ans sort cette année son premier album, Everybody Down, produit par Dan Carey (Bat For Lashes, The Kills).
Ce qu’elle fait: Kate entremêle rimes poétiques (elle a gagné le prix de poésie Ted Hughes en 2013) et lyrics acides pour raconter, en douze morceaux, autant d’histoires sur les thèmes chers au hip-hop, tels que la drogue, l’argent et les gangsters.
Pourquoi il faut la suivre à la trace: Parce qu’elle a été consacrée par la Poem Book Society comme l’une des vingt poètes de cette décennie, parce qu’elle n’a pas peur des mots et parce que se revendiquer de Virginia Wolf comme du Wu-Tang Clan, ça nous plaît assez.
Mathilde Delhaume
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