Créée en 2015, la communauté Ethipop regroupe des créateurs de mode qui prônent des valeurs éthiques et éco-responsables. On a rencontré Anaïs Dautais Warmel, membre de ce collectif qui veut repenser la mode pour la rendre meilleure.
En 2013, le Rana Plaza, un immeuble qui abritait de nombreux ateliers de confection au Bangladesh s’effondrait, faisant 1500 morts et 2500 blessés. De cet événement tragique, qui a provoqué un tollé dans la presse et ébranlé les consciences, est née la Fashion Revolution, une communauté basée au Royaume-Uni qui soutient les innovations pour une mode plus juste.
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Depuis un an, Ethipop a intégré le mouvement. Fondé par Laura Brown, et vite rejoint par Anaïs Dautais Warmel, ce label veut offrir une visibilité plus grande à tous les créateurs éthiques, ceux qui travaillent à mettre en valeur un savoir-faire local, en France ou à l’étranger, un respect des conditions de travail et de la planète.
“La mode éthique est une niche, elle doit devenir la norme.”
Ce week-end, Ethipop organise SuperGreen Heroes, un marché qui regroupe à Paris tous ces créateurs et propose un défilé et des ateliers de fabrication. Pour l’occasion, on a posé quelques questions à Anaïs Dautais Warmel.
Comment t’es-tu lancée dans la mode éthique?
Je travaillais à La toute petite Roquette, une boutique solidaire du 11ème arrondissement de Paris. À l’époque, j’y voyais arriver tous les jours des tas et des tas de vêtements donnés par les habitants du quartier, ainsi que beaucoup de chutes de tissus en provenance des industries d’ameublement. J’ai alors lancé Les Récupérables. C’est une marque d’upcycling qui réutilise ces matières pour en faire des créations de qualité et au design innovant.
S’habiller éthique et pas cher, c’est possible?
Les prix ne sont pas exorbitants, on peut trouver des robes à 50 € par exemple. Mais il ne faut pas rêver, la mode éthique demande plus de travail et propose une meilleure qualité de matière. Les prix sont forcément plus élevés que ceux d’H&M et Zara aujourd’hui. Mais il faut bien comprendre que le t-shirt à 2€, ça ne devrait même pas exister. D’ailleurs, ça n’existerait pas si on ne mettait pas en danger des vies humaines et si on ne détruisait pas la planète. Il faut réapprendre à acheter moins, mais mieux!
Pourquoi crois-tu à cette révolution?
Je pense qu’il y a eu une prise de conscience en 2013. Les gens comprennent qu’acheter est une forme de vote, et qu’on peut changer le monde en faisant de petits choix. L’effort n’est pas du tout surhumain et avec Ethipop, on essaie de le faciliter le plus possible en mettant en valeur les créateurs qui font une mode responsable. Le but est que, lorsque les gens sont prêts à faire ce changement, il sachent où aller. Pour l’instant, la mode éthique est une niche, elle doit devenir la norme.
Propos recueillis par Clémentine Spiler
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