“Hey les étudiant(e)s! Romantique, passion, et pas de prêt étudiant. Sortez avec un sugar daddy ou une sugar mama.” Depuis lundi, une voiture publicitaire expose ces mots à la sortie des facs parisiennes. La photo d’un rapport sexuel illustre le texte et dévoile une incitation à peine voilée à la prostitution. A l’origine de cette campagne de communication, Rich Meet Beautiful, un site de rencontres entre ‘sugar daddies’ et ‘sugar babies’.
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Hier, devant l’université, tout simplement… #SugarDaddy #Prostitution #Honteux pic.twitter.com/14O6hS7GbP
— ATixier (@ATixier) 25 octobre 2017
Selon la page d’accueil du site, un sugar baby est un homme ou une femme adulte, “attirant(e), ambitieux(se), intelligent(e) et à la recherche d’un mode de vie qui lui permet de réaliser ses rêves”. Le sugar daddy, lui, est “déterminé et aime avoir à ses côtés de la compagnie séduisante. L’argent n’est pas un problème, il sait se montrer généreux lorsqu’il s’agit de soutenir une sugar baby”. “Soutenir”, oui, car la communication en ligne de Rich Meet Beautiful ne s’appuie pas directement sur le caractère sexuel des rencontres, mais sur “l’aide” dont peut bénéficier une jeune fille grâce à un ‘mentor’ qui lui prodigue des “conseils pour construire une carrière” et “créer sa propre entreprise”. Les hommes riches, eux, éviteront grâce au site le “jeu de séduction” car les femmes y veulent “des relations directes et honnêtes”, retrouveront leur jeunesse et obtiendront “le respect et l’admiration [qu’ils] méritent”. Les femmes riches peuvent elles aussi profiter de “milliers d’hommes jouets [qui] n’attendent qu’à être utilisés.”
Hier, la mairie de Paris, via le compte Twitter de la ville, a condamné la “publicité honteuse” et annoncé travailler avec la préfecture de police pour la voir disparaître.
Nous condamnons avec fermeté cette publicité honteuse. Nous travaillons avec la @prefpolice pour la faire disparaître de nos rues. pic.twitter.com/GIAxsVBllH
— Paris (@Paris) 25 octobre 2017
Sigurd Vedal, fondateur de Rich Meet Beautiful, a confié au Huffington Post que la polémique résultait d’une “incompréhension”. “Le concept de ‘sugar daddy’ et ‘sugar baby ‘ […] existait déjà en France. Nous n’avons fait que le faire remonter à la surface. Ces termes sont largement recherchés sur Google, donc on sait qu’il y a un marché”, s’est-il justifié.
75% des membres du site de rencontre sont des femmes, dont 68% étudiantes, âgées de 18 à 26 ans. Pas étonnant selon Sigurd Vedal, qui explique sans complexe que “les femmes sont à la recherche d’hommes à succès et l’on y peut rien changer”. Espérons que ces publicités disparaissent rapidement de nos rues.
Margot Cherrid
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