Pour raconter les comportements amoureux de sa génération, Simon Rich, auteur new-yorkais de 29 ans, a choisi l’humour. Corrosif, de préférence. Son recueil de nouvelles, Homme cherche femme, nous embarque dans des scénarios amoureux aussi surréalistes que familiers. On vous explique pourquoi c’est un roman qui parle à la génération Y.
1. C’est court et c’est bon
Norman fait des vidéos, Simon Rich des micro-nouvelles. Écrites comme des sketchs, ces histoires déjantées nous font rire sur papier. Rien d’étonnant quand on sait que l’auteur écrit pour le Saturday Night Live! Réparties en trois chapitres (la rencontre, le couple, la rupture), elles se consomment comme un contenu Web.
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Dans Non protégé, on suit les mésaventures d’un préservatif glissé dans le portefeuille scratch d’un jeune puceau.
Dans Non protégé, on suit les mésaventures d’un préservatif glissé dans le portefeuille scratch d’un jeune puceau. De là à imaginer ses péripéties racontées sur YouTube ou dans une websérie, il n’y a qu’un pas. Avec son style vif et ses textes courts, Simon Rich réussit à capter notre attention. Résultat, on lit comme on clique.
2. L’enfer de l’amour 2.0, on connaît
On s’est tous demandé un jour s’il fallait rester “ami” avec son ex sur Facebook. On s’est tous persuadé que non mais on a tous fini par le faire quand même. Finalement, l’air de rien, on remonte sa timeline de temps en temps en s’autoflagellant à la vue de sa nouvelle conquête. Certains personnages de Simon Rich rencontrent les mêmes dilemmes.
En une phrase, on comprend qu’Otto scrute ses moindres faits et gestes sur son profil Facebook.
Dans une nouvelle intitulée L’Esprit frappeur du 26 Bleeker Street, le jeune Will doit éliminer toute trace de son ex pour exorciser son appartement, qu’elle continue de hanter. Et la supprimer de ses contacts Facebook est une étape décisive de sa rémission. Sans parler de son compte Twitter. Dans une autre histoire, L’occupation de la rue de Jen, Otto est obnubilé par une fille de son campus. En une phrase, on comprend qu’il scrute ses moindres faits et gestes sur son profil Facebook. L’enfer de l’amour 2.0, ça nous parle.
3. Oui, parfois, on est nul(le)s en amour
L’ouvrage de Simon Rich est un condensé (auto)critique des comportements amoureux masculins. À chaque nouvelle correspond un sentiment: l’attirance, la victoire, la peur, la jalousie, l’obsession ou encore le manque. En utilisant des personnages connus ou imaginaires, Simon Rich exacerbe les petits défauts et grands travers masculins, sans oublier ceux des femmes.
Cupidon, alcoolique notoire et désabusé, ne balance ses flèches qu’aux branchés en boîte.
Ainsi le perspicace Sherlock Holmes, presque ouvertement trompé, ne se rend compte de rien. Cupidon, alcoolique notoire et désabusé, ne balance ses flèches qu’aux branchés en boîte. Quant à l’Homme invisible, il pense reconquérir son ex en humiliant son rival. Des situations surréalistes étrangement familières. La chaîne de télévision américaine FX Networks a déjà acheté les droits du livre et une série de 30 minutes devrait bientôt voir le jour. Girls au masculin? On signe tout de suite!
Aude Lambert
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