Diffusée dans l’émission “C à vous” sur France 5, la pastille “J’étais à ça…” distille une poignée d’idées féministes à heure de grande écoute.
C’est une pastille quotidienne de moins de trois minutes, mais qui en dit plus long qu’il n’y paraît. Avec J’étais à ça…, la série qu’elle a créée et dans laquelle elle tient le premier rôle, Zoé Bruneau profite d’une diffusion sur France 5 à heure de grande écoute, dans l’émission C à vous, pour faire passer quelques messages sur le célibat, l’amitié ou les injonctions qui pèsent sur les épaules des femmes. La scénariste et actrice, vue notamment dans Adieu au langage de Jean-Luc Godard en 2014, a conçu un personnage féminin décalé et bienveillant, une mère célibataire quadragénaire qui multiplie les échecs et porte le même prénom qu’elle.
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Au téléphone, la créatrice raconte sa détermination à créer et incarner une femme “indépendante, dont le but n’est pas de retrouver un mec. Je refusais que son épanouissement passe par le regard d’un homme”, nous dit-elle, convaincue, tout au long du processus de création, de devoir combattre l’émergence d’un arc narratif aussi simpliste et réducteur. Dans la vie du personnage de Zoé, les amitiés semblent centrales et c’est le plus souvent aux autres femmes, toutes des amies potentielles plutôt que des ennemies, que la quadragénaire cherche à plaire. “J’ai voulu déplacer la question de la séduction en dehors de la sphère amoureuse et l’amener vers les relations amicales”, explique-t-elle.
Ainsi, à l’exception de quelques rares situations, pas de place pour la rivalité féminine dans le script de J’étais à ça…. Les relations avec les autres femmes sont loin d’être toujours fructueuses, mais lorsqu’elle est installée, l’amitié ne souffre aucune ambiguïté. Des rapports bienveillants qui sont à l’image des relations que Zoé Bruneau entretient avec son entourage féminin dans la vie. “Dans mon groupe d’amies, il y a une comédienne dont la réussite est très impressionnante – on parle d’une star française qui a aussi réussi à l’international. On me demande souvent si ce n’est pas trop dur d’évoluer à ses côtés mais en fait, c’est tout le contraire. L’admiration est un moteur. Dans ma bande d’amies, on se réjouit de la réussite des autres”, décrit-elle.
Avec J’étais à ça…, celle qui cite Fleabag comme personnage de référence absolu, pour “son élégance, sa liberté et son irrévérence”, s’était aussi fixée une mission de déculpabilisation. Son double à l’écran, une anti-héroïne qui échoue à chaque fois qu’elle tente de se conformer à ce que l’on attend d’elle, permet de faire un pied-de-nez à “l’injonction à la perfection” qui pèse sur les épaules des femmes et en particulier des mères. “Alors que personne ne culpabilisera un homme s’il ne va pas chercher son enfant à la crèche ou s’il ne reçoit pas chez lui de manière impeccable”, analyse-t-elle. D’ailleurs, si l’on sait que Zoé est mère, elle n’est presque jamais mise en scène dans ce rôle-là: ce sont ses vies sociale et intérieure qui sont ici dépeintes, plutôt que son rapport à la maternité. “On n’est jamais définie par une seule chose, explique Zoé Bruneau, ni par le fait d’être la mère, ni par celui d’être la femme, ni même par son métier. Travailler sur des pastilles permet d’explorer à chaque épisode un thème à fond. Et vu que nous avons mis en boîte 80 épisodes, cela permet de traiter 80 facettes d’une même personnalité.” J’étais à ça…, ou la drôle de vie d’une quadragénaire, mère célibataire… et bien plus encore.
J’étais à ça… série de fictions courtes de 2’30 créée par Zoé Bruneau et réalisée par Julie Gali
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