Chaque semaine, Clélie Mathias, auteure de On n’est jamais mort en politique!, décrypte un échec politique dans l’actualité.
En algèbre, un plus un font deux. Pas en politique. Dans ce monde-là, 43,5% est supérieur à 56,5%. “Même si les chiffres parlent d’eux-mêmes, nous n’avons pas perdu, a ainsi déclaré Samia Ghali quelques minutes après les résultats de la primaire socialiste à Marseille dimanche dernier. Nous, les Marseillais oubliés, nous avons eu une victoire.” Ah bon? Alors c’est Samia Ghali qui va représenter les socialistes dans la course à la mairie de Marseille? Non, non. C’est bien Patrick Mennucci. Puisque n’en déplaise à Samia Ghali, elle a perdu cette primaire. Et dans les grandes largeurs avec treize points d’écart. La voilà pourtant criant victoire devant ses militants. Ça ne vous rappelle rien? Mais si, souvenez-vous… Un grand sourire, une veste rouge et cette phrase désormais célèbre: “Je vous mènerai vers d’autres victoires.” Sacré culot Ségolène Royal! Rappelons que lorsqu’elle prononce ces mots, elle vient d’échouer à la présidentielle de 2007.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
La sénatrice, qui avait créé la surprise en arrivant au second tour de la primaire socialiste à Marseille, ferait mieux d’admettre son échec.
Ségolène Royal possède une incroyable faculté à être dans le déni. Elle refuse de voir ses défaites pour ce qu’elles sont réellement, à savoir des claques. Une manière de se protéger, de continuer le combat, coûte que coûte. C’est admirable! Tous (politiques et commentateurs) louent son courage, son abnégation. Il y a cependant un écueil. À force de ne pas digérer ses échecs, elle a fini par répéter les mêmes erreurs et enchaîné les déconvenues: quatre défaites sur cinq élections ces six dernières années. Ce qui n’empêche pas Samia Ghali de se sentir flattée par la comparaison: “Si être Ségolène Royal, déclare-t-elle, c’est la liberté de parole, l’envie de changer les choses, la joie de faire de la politique, la volonté de défendre des valeurs, pourquoi pas?” La sénatrice, qui avait créé la surprise en arrivant au second tour de la primaire, ferait mieux d’admettre son échec. Elle pourra ainsi l’analyser, en tirer les leçons et ainsi, peut-être, en faire un tremplin pour un prochain scrutin.
Clélie Mathias
{"type":"Banniere-Basse"}