Puisque Karl Lagerfeld inspire le monde de la mode, nous avons décidé de soumettre nos créatrices favorites à ses mantras. Profonds, futiles, dingues ou drôles, les propos du Kaiser ne laissent personne indifférent. Cette semaine, Anne-Fleur Broudehoux et Roxane Thiéry, les fondatrices de Roseanna, répondent à l’interview “Karl vous parle”.
Elles se sont rencontrées en vacances, sur une plage du sud de la France. À l’époque, elles avaient quinze ans et habitaient dans le nord, Marcq-en-Barœul pour l’une et Roubaix pour l’autre. Aujourd’hui, Anne-Fleur Broudehoux et Roxane Thiéry ont 34 ans, habitent Paris et sont à la tête de la jolie marque de prêt-à-porter Roseanna. Après cinq ans chez Alberta Ferreti au développement commercial pour la première et idem chez Bash au stylisme pour la seconde, les deux trentenaires en ont eu “ras-le-bol de bosser pour quelqu’un d’autre”. Leur “esprit d’entrepreneur” et “l’envie de bouger et de faire autre chose” ont fini de les convaincre de monter leur propre boîte.
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En 2007 naît Roseanna, un nom que l’on doit à la réunion de leurs deux surnoms depuis qu’elles sont ados, Rose pour Roxane et Anna pour Anne-Fleur.
En 2007 naît Roseanna (Ndlr: à prononcer “Rosanna”), un nom que l’on doit à la réunion de leurs deux surnoms depuis qu’elles sont ados, Rose pour Roxane et Anna pour Anne-Fleur. L’idée? “Créer à quatre mains, pour deux profils et deux gabarits différents, des pièces qui nous plaisaient à toutes les deux”, explique Anne-Fleur Broudehoux. Au début, elles ne faisaient que des maillots de bain et du beachwear, puis au fur et à mesure, elles ont “injecté des pièces de prêt-à-porter dans les collections”. Depuis 2010, la proportion s’est même inversée. Chez Roseanna -une équipe d’une dizaine de personnes-, on fabrique en France, en Espagne, en Italie et en Tunisie. Nous avons soumis les deux têtes pensantes de la marque aux préceptes du Kaiser. Leurs réactions ci-dessous:
“Je hais les montres, c’est la raison pour laquelle je suis toujours en retard.”
Anne-Fleur Broudehoux: J’adore les montres, je porte celle que l’on m’a offerte à la naissance de mon fils donc c’est précieux mais ça ne m’empêche pas d’être en retard quand même. J’essaye de changer car je n’aime pas faire attendre les gens.
“Je trouve les tatouages horribles. C’est comme vivre dans une robe Pucci 24 heures sur 24.”
Roxane Thiéry: J’adore les tatouages, c’est souvent lié à un instant précis et marquant dans la vie. J’en ai un sur le poignet que j’ai fait à New York l’année dernière.
AFB: J’étais à deux doigts de me tatouer le prénom de mon fils car je suis obsédée par lui mais finalement, je ne l’ai pas fait.
“Pensez rose, ne le portez pas!”
AFB: Je crois que, vu nos tempéraments, on ne porterait pas du rose de pied en cape. Il faut vraiment être très bien dans ses pompes pour porter du rose flashy. En revanche, dans notre collection printemps-été 2014, on a utilisé un rose poudré qui nous semble universel: il peut aller à tout le monde.
“Les pantalons de jogging sont un signe de défaite. Vous avez perdu le contrôle de votre vie, donc vous sortez en jogging.”
AFB: (Rires.) Cette phrase est drôle, j’aimerais bien avoir autant d’esprit que Karl! Je ne suis jamais sortie en jogging de ma vie. Après, il y a jogging et jogging. Il existe des pantalons qui sont aussi doudous que des joggings mais dont l’allure est clairement plus chic, comme le legging en cuir stretch par exemple. Par contre, quand je rentre chez moi, c’est jogging et gros sweat direct!
RT: Ça a dû m’arriver une fois, mais je ne le ferai plus jamais.
“Si je pouvais être réincarné en un accessoire de mode, ce serait un shopping bag.”
RT: Je déteste le shopping. Je n’aime pas la foule et je baigne dans les vêtements toute l’année donc je n’ai pas envie d’aller faire les boutiques le week-end. Si je devais me réincarner en un accessoire, ce serait, même si je ne suis pas très bijoux, une bague.
AFB: Et moi, ce serait une belle montre car on ne s’en sépare pas et on la transmet.
“Si tu pisses partout, t’es pas Chanel du tout!”
RT: Cette phrase n’est pas très inspirante dis donc…
AFB: (Rires.) T’es pas Roseanna non plus!
“Il faut porter une fourrure comme un vulgaire tricot.”
AFB: Je suis entièrement d’accord avec ça. Il ne faut jamais porter la fourrure de façon ostentatoire, comme un objet précieux. Il faut être cool en dessous, avoir une allure générale désinvolte.
RT: On peut mettre des baskets avec par exemple. Et un jogging… Non, je déconne!
“Le vêtement ne doit pas t’aller, c’est toi qui dois aller au vêtement”
AFB: C’est un peu raide à mon goût comme mantra. Je dirais plutôt que c’est la symbiose des deux. On ne fait pas de la haute couture donc nos créations ne peuvent pas aller à la perfection à chaque personne. La notion de confort doit être importante, on ne doit pas se sentir agressée par les vêtements. On a besoin de douceur et d’ailleurs, chez Roseanna, c’est une succession de pièces cocooning que nous créons.
Propos recueillis par Julia Tissier
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