L’entreprise de robotique américaine True Companion a commercialisé des robots sexuels dotés d’une intelligence artificielle avec un mode “résistance” qui encouragerait la culture du viol. Une innovation qui fait polémique.
Pour presque 1000 dollars, vous pouvez vous payer un robot sexuel doté d’une intelligence artificielle -“Roxxxy Gold” pour la version féminine-, choisir sa couleur et sa coupe de cheveux, ses yeux, ses sourcils, ses ongles, sa couleur de peau, ses poils pubiens et même sa personnalité. Parmi elles, il y a “Frigid Farrah” (non, vous ne rêvez pas), de caractère réservé et timide: “Si vous lui touchez ses parties intimes, il y a de fortes chances qu’elle n’apprécie pas trop vos avances”, décrit True Companion. Une manière d’encourager les violeurs à libérer leurs pulsions en toute légalité?
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Le directeur de la Foundation for Responsible Robotics (Ndlr: la fondation pour une robotique éthique), Noel Sharkey, explique que “certains pensent que c’est mieux de violer un robot qu’une personne, mais d’autres estiment que ça pourrait encourager le viol”. Sans blague. Kate Parker est en tout cas de cet avis. La fondatrice du Schools Consent Project, qui travaille sur la sensibilisation des élèves au sujet des agressions sexuelles, milite pour l’interdiction des robots sexuels commercialisés par True Companion. Son argument: si les lois sur la pornographie interdisent toute image pouvant inciter à reproduire des comportements illicites (comme la pédopornographie), alors pourquoi autoriser un robot qui encouragerait le viol? Elle ajoute: “La sophistication du design et de la technologie de Roxxxy est un pas en avant pour la robotique, mais pour la société humaine, c’est une régression incontestable”. On est évidemment d’accord.
Sophie Kloetzli
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