Tous les vendredis, retrouvez les aventures de Romy Idol. Mecs, boulot, famille, quotidien: Romy, c’est nous en pire.
Voilà, c’est la fin des vacances et je suis profondément déprimée à l’idée de reprendre le boulot après un mois de relâche au soleil. J’essaie désespérément de me convaincre que, finalement, ce n’est pas si mal de retrouver la machine à café, les post-it, mes collègues de bureau et mon n+1. En réfléchissant bien, j’ai même trouvé de bonnes raisons d’être heureuse d’en avoir enfin terminé avec les vacances.
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Pour commencer, je ne suis plus obligée de porter des tongs du matin au soir, celles que je ne prends même plus la peine d’ôter pour aller prendre une douche. “Ben oui, je les garde, tu comprends, ça les nettoie en même temps.” Une fois en vacances, mes réflexes sont méprisables, je sais. Et si je suis impatiente d’enfiler mes claquettes le premier jour off -attention, les gens qui disent “je ne me sens vraiment en vacances que lorsque je porte mes tongs” me dégoûtent quand même-, ça finit toujours de la même façon: je rêve de m’en débarrasser le troisième jour. Dès que je commence à marcher avec.
Mon sentiment de joie s’accroît encore davantage parce que je sais que je ne vais plus utiliser le mot “sanitaires”.
Car si je peux passer sur le côté esthétique catastrophique admis par l’humanité entière de la gougoune –oui, c’est comme ça qu’on dit au Québec- je ne peux que regretter son potentiel “confort” qui, sur une échelle de 1 à 10, se situe à environ -13. Avec des tongs, c’est du terrain plat ou rien, il suffit de se taper une quinzaine de marches pour s’en persuader. Qui dit descente d’escaliers en tongs, dit crampes.
Sans parler du risque d’inflammation d’une partie à laquelle, habituellement, je ne prête pas attention, celle située entre le gros orteil et les autres doigts de pied. Au bout du quatrième jour, j’achète des pansements aqua-résistants. De toute façon, une fois sur deux, mon “string du pied” –oui, c’est comme ça qu’on dit dans Confessions intimes– me lâche, la bride se barre et je finis par rentrer de la plage en me brûlant la plante des pieds sur le goudron chauffé à vif. Au moins, avec mes bottes –idéales pour un mois d’août pluvieux-, je ne prends pas ce risque.
Je me sens tout de suite mieux quand je pense à la fin des tongs et mon sentiment de joie s’accroît encore davantage parce que je sais que je ne vais plus utiliser le mot “sanitaires”. C’est comme ça, une fois au camping, je ne sais plus dire “toilettes” et je parle des“sanitaires”: “Ils sont hyper bien agencés ces sanitaires, tu ne trouves pas?”
Les seules questions susceptibles de me tirer de ma léthargie estivale sont de ce genre-là: “J’emporte mes palmes alors ou pas?”
Avec le recul, je me rends compte que mes centres d’intérêts en période de congés sont pathétiques. Les seules questions susceptibles de me tirer de ma léthargie estivale sont de ce genre-là: “Je prends une ou deux boules?”, “Où sont mes lunettes?” ou encore “J’emporte mes palmes alors ou pas?” Et le pire dans tout ça, c’est que, sur le moment, ces interrogations me semblent existentielles et je pourrais pleurer de rage de ne pas trouver de réponse. Là, je vais pouvoir revenir à de véritables questionnements: “Court ou allongé?”
Je suis ravie de ne plus avoir à me badigeonner de crème solaire 50 pour ne pas ressembler à un poivron rouge moisi qu’on aurait laissé trop longtemps sur le barbecue. Je vais pouvoir lire un journal sans m’en imprimer la moitié sur le corps par un phénomène de décalcomanie graisseuse, et boire une bière en terrasse sans glisser de ma chaise en plastique. Bref, ne plus avoir la sensation d’être une motte de beurre géante.
Les vacances, c’est le moment privilégié pour trouver “cool” toutes sortes de fringues que je trouve atrocement laides d’ordinaire.
Je me réjouis aussi de ne plus avoir de plaques rouges sur le corps, de boufioles en tous genres –allergie au soleil, moustiques, etc.- et de retrouver ma peau blanche et d’en finir avec ce quadrillage cutané improbable digne du pire carrelage de la Terre (Note pour plus tard: bannir le trikini ou toute autre forme travaillée de maillot de bain). Surtout, je vais pouvoir cesser de m’habiller en altermondialiste. Parce que les vacances, c’est le moment privilégié pour trouver “cool” toutes sortes de fringues que je trouve atrocement laides d’ordinaire. Maintenant que je suis rentrée chez moi, je vais pouvoir jeter ce sarouel multicolore qui me semblait si bien assorti à mes tongs. Youpi, les vacances sont finies.
Romy Idol
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