Après l’islamo-gauchisme, le “wokisme” est la source de nombreux fantasmes. Décryptage d’un néologisme fourre-tout venu du militantisme afro-américain et d’une bataille sémantique qui met au jour les lignes de faille de la société française, entre gauche universaliste et droite réactionnaire, jeunesse engagée et gauche intersectionnelle.
Vous ne savez pas encore ce qu’est le “wokisme”? Vous faites donc partie des 86% de Français·es1 qui n’ont jamais entendu parler de la pensée “woke”. Très peu connu du grand public, ce néologisme pourrait pourtant bien supplanter pendant la campagne présidentielle le désormais célèbre islamo-gauchisme dont il est le cousin germain. “Wokisme” vient de “woke” (“éveillé”), un concept utilisé aux États-Unis par les militant·es de Black Lives Matter pour affirmer leur vigilance face au racisme subi par les Afro-Américain·es. Né au XIXe siècle lors de la lutte contre l’esclavage, le concept est réapparu lorsque le mouvement BLM a émergé en 2013 à la suite de l’acquittement de George Zimmerman, l’assassin du jeune Afro-Américain Trayvon Martin. Les campus états-uniens se passionnent alors de plus en plus pour la lutte antiraciste et féministe, et les termes d’“intersectionnalité” et de “woke” font leur apparition dans les jeunes assemblées militantes.
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En France aussi, la génération réseaux sociaux commence à prendre la parole sur les questions de genre et de discriminations et à suivre de près les comptes Twitter outre-Atlantique. La vague MeToo qui naît à l’automne 2017 partout dans le monde accentue la dimension internationale de cet éveil collectif et importe dans le jargon des activistes de gauche une flopée de termes qui ne sortent alors pas ou peu d’un cercle politisé.
“Quand le film Stay Woke2, produit par Jesse Williams, a été diffusé sur BET en 2016, je n’ai jamais entendu la moindre critique de ce mot, se souvient la journaliste et réalisatrice Rokhaya Diallo, qui vient de signer le documentaire La Parisienne démystifiée3. À l’époque, c’était une force et une vigilance à gauche, c’est devenu négatif aux États-Unis sous Donald Trump, et j’ai commencé à l’entendre de façon hostile en France seulement cette dernière année.”
Un débat confidentiel
Alors que la France traverse comme elle peut la crise du Covid-19 en 2020, les polémiques médiatiques autour de l’identité se glissent dans les quelques brèches non sanitaires laissées libres, et le terme “woke” fait son apparition dans certains médias grand public.
“Cette discussion est encore un peu d’avant-garde, relativise Arielle Schwab, directrice générale adjointe d’Havas Paris, à l’origine d’une étude sur le rapport des entreprises françaises à la République[4]. Les espaces non mixtes, la cancel culture, l’intersectionnalité, la pensée woke, tous ces sujets émergent auprès des décideurs et des journalistes, mais je dirais que leur présence dans le débat public se compte en mois.” David Pujadas, qui anime quotidiennement un débat d’actualité sur LCI dans 24h Pujadas, tempère aussi l’ampleur du phénomène : “Il n’est pas certain que cela prenne tant de place que ça, car ce sont des sujets qui touchent très peu de monde. Ça passionne, en positif ou en négatif, uniquement les sphères intellectuelles qui sont au cœur de la vie publique.”
“Wokisme, islamo-gauchisme, ces expressions sont utilisées comme des stigmates pour discréditer celles et ceux qui rendent visibles les inégalités et les dénoncent. ”
Difficile de dater précisément leur apparition, mais nul doute que les accusations d’islamo-gauchisme des ministres Frédérique Vidal et Jean-Michel Blanquer envers le milieu universitaire l’hiver dernier ont créé un effet de loupe sur ces concepts, quelques mois après le rassemblement de la place de la République en hommage à l’Afro-Américain George Floyd, assassiné par un policier. La pensée woke devient alors le “wokisme”, et on y range désormais tous les mots qui fâchent – car il faut se rendre à l’évidence, les personnes qui parlent en ce moment du “wokisme” sont avant tout celles qui le pourfendent.
D’où l’on parle
“Wokisme, cancel culture, islamo-gauchisme, ces expressions sont utilisées comme des stigmates pour discréditer celles et ceux qui rendent visibles les inégalités et les dénoncent. Cette stratégie était déjà portée par l’expression de ‘théorie du genre’ utilisée pour délégitimer les féministes, analyse la politologue Réjane Sénac, qui s’apprête à publier une enquête sur les mobilisations contemporaines contre les injustices5. Il s’agit d’une diversion déplaçant la discussion de la lutte contre les inégalités et les discriminations au danger que feraient courir des avancées pour l’égalité telles que l’ouverture du mariage aux couples de même sexe ou l’éducation non sexiste. Cette stratégie est habile car elle modifie les sujets à l’agenda politique et médiatique et évite de débattre réellement de ce qui est en jeu : le sens donné au principe d’égalité et les moyens à mettre en œuvre pour l’appliquer.”
Alerter sur les dangers du “wokisme” serait donc une façon de le dénigrer d’emblée, en transformant un terme confidentiel venu des activistes afro-américain·es en courant de pensée dominant et menaçant. “Savoir d’où quelqu’un parle est essentiel en communication, et c’est d’ailleurs valable dans la lutte contre le racisme : la question de l’intention est clé”, rappelle Arielle Schwab.
“Quand on rajoute des ‘ismes’ dans le langage, on commence à faire un processus de classement, pour séparer ou éclaircir des choses complexes, analyse la sémiologue Mariette Darrigrand, créatrice du blog L’Observatoire des mots et autrice du prochain Viriles comme Vénus!6 . C’est plus pratique, ça va très vite. ‘Woke’ est un vieux terme apparu sous Lincoln qui n’avait pas de couleur politique précise. Au départ, c’est presque une sémiologie qui va décrypter le langage de l’autre, car c’est ça, ‘être éveillé’. Aujourd’hui, c’est devenu un terme qui lui-même demande à être décrypté. Roland Barthes le disait déjà, il faut faire la sémiologie du sémiologue. Mais parfois, cela nous fait pédaler dans le vide, on perd la notion au profit de la formulation, et c’est très typique de notre époque. Comme les likes, c’est du prélangage, c’est une pancarte signalétique qui crée de nouveaux duels avec des visages reconnaissables, parce qu’il faut organiser le spectacle médiatique.”
Marlène Schiappa en sait quelque chose : la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté, est très active sur les réseaux sociaux et particulièrement visible sur ces thématiques qu’elle connaît bien, pour avoir été militante féministe avant d’entrer au gouvernement Macron.
“On m’a déjà dit que je n’avais pas assez clashé dans un débat, et je sens souvent qu’on attend ça de moi, dit-elle. Mais je me méfie du prêt-à-penser dans tous les sens. Tout ce qui démontre une discrimination n’est pas forcément de l’intersectionnalité. De même, est-ce qu’on doit s’insulter parce qu’on n’a pas la même position sur l’écriture inclusive, notamment entre féministes ? Je ne pense pas. Tous ces sujets sont beaucoup trop montés en épingle, et le vocabulaire militant est malheureusement utilisé par des gens qui ne le maîtrisent pas nécessairement.” Pour Rokhaya Diallo, l’usage de ce vocabulaire n’a cependant rien d’anodin : “Les seules personnes qui mobilisent le terme de ‘wokisme’ y sont hostiles et en disent des choses négatives. Je pense autant au Printemps Républicain qu’à l’extrême droite.”
Une pensée intersectionnelle
Car la principale nouveauté des débats autour des questions identitaires, c’est le dépassement du traditionnel clivage droite-gauche. Les discussions les plus violentes ont souvent lieu au sein de la gauche elle-même, et c’est ce qui a poussé Laurence Rossignol, sénatrice socialiste, vice-présidente du Sénat, présidente de l’Assemblée des Femmes, pas franchement adepte de la pensée woke, à participer au conclave initié par L’Obs avec vingt-quatre autres intellectuel·les.
“On s’est enfermés pour essayer de comprendre comment est construite la pensée des autres, raconte-t-elle. C’est vrai qu’on parle beaucoup des questions féministes et antiracistes, ce sont des thèmes majoritaires à l’université et dans les médias progressistes. La génération des 20-35 ans soutient spontanément ces revendications identitaires. La liberté individuelle en est le fondement, chaque identité a droit de se définir et de se faire reconnaître par la société. Cette nouvelle ligne de fracture est très importante, mais elle concerne un cercle de gens très restreint.”
“Derrière l’hostilité au wokisme, à la cancel culture, à l’intersectionnalité, il y a une réaction à MeToo et au phénomène féministe qui prend beaucoup d’ampleur.”
Comment expliquer alors la récurrence des publications à ce sujet? Pour la podcasteuse politique Léa Chamboncel (Popol, Place du Palais Bourbon), “il y a un enjeu idéologique et politique. Quand on veut dégommer un adversaire, on dégomme ses idées”. Et dans un paysage politique et médiatique qui peine à se défaire d’un puissant entre-soi, l’adversaire est bien souvent issu·e d’un milieu plus jeune et plus familier des questions de genre ou encore du communautarisme à l’anglo-saxonne. L’antiaméricanisme est moins profondément ancré au sein de la génération Netflix. “Aujourd’hui, le capitalisme est moins remis en cause, poursuit Léa Chamboncel, et les combats politiques se sont déplacés sur des terrains plus sociétaux et écologiques. Derrière l’hostilité au wokisme, à la cancel culture, à l’intersectionnalité, il y a une réaction à MeToo et au phénomène féministe qui prend beaucoup d’ampleur.”
Pour la politologue Réjane Sénac, il est avant tout nécessaire de comprendre l’origine du concept d’intersectionnalité avant de le critiquer : “Il faut quand même rappeler que l’intersectionnalité est associée aux travaux de la juriste américaine Kimberlé Crenshaw, notamment un article publié en 1989 et traduit en 2005 sous le titre ‘Cartographie des marges : intersectionnalité, politique de l’identité et violences contre les femmes de couleur’. Il s’agit de penser les dominations et les oppressions dans leur simultanéité et leur imbrication, sans les hiérarchiser, en soulignant qu’il y a des dominations et des oppressions en angle mort, celles qui sont à l’intersection, notamment du sexisme et du racisme.”
En clair, être une femme afro-américaine expose à davantage de discriminations qu’être une femme blanche – voilà l’origine du concept. L’année dernière, Kimberlé Crenshaw a elle-même déploré dans une interview à Time Magazine que ses recherches aient été dévoyées pour présenter l’intersectionnalité comme une volonté de “faire des hommes blancs les nouveaux parias”. Réjane Sénac voit dans cette défiance une double peur :
“Le rejet actuel du terme d’‘intersectionnalité’ ne repose pas sur une analyse et un débat scientifiques, mais fait le lien entre le rejet des féministes et de la lutte contre le racisme, en particulier envers les musulman·es. Dans cette perspective, l’intersectionnalité, c’est le double diable, à la fois féministe et islamo-gauchiste. Il est reproché aux féministes et aux antiracistes de se situer sur un registre identitaire et communautaire, et d’être ainsi antirépublicain·es alors qu’ils et elles portent les principes d’égalité, de liberté et de fraternité au sens de solidarité. Ce que ces militant·es mettent en danger, c’est un double mythe, celui d’une France exemplaire et de l’individu neutre et abstrait.”
Le sens des mots
Pour les féministes universalistes – qui estiment que la lutte pour les droits des femmes doit être la même pour toutes, quelles que soient leurs origines –, qu’on oppose généralement à ce courant, tout n’est pourtant pas à jeter dans l’intersectionnalité.
“Le féminisme est par nature intersectionnel, insiste Laurence Rossignol. Les féministes socialistes du début du XXème siècle ont toujours articulé domination patriarcale et exploitation capitaliste. Le procès qui est actuellement fait à l’encontre du féminisme universaliste – dire qu’il ne s’intéresserait qu’aux femmes blanches – est injuste et faux. Les militantes des années 1950-1960 se sont beaucoup investies dans la lutte anticolonialiste, par exemple. Gisèle Halimi fait bien la jonction entre domination coloniale et patriarcale.”
Marlène Schiappa, elle, refuse qu’on la dise hostile à ce qu’elle ne considère pas comme un courant politique. “L’intersectionnalité, c’est un domaine de recherche, et j’estime qu’on ne peut pas être pour ou contre un domaine de recherche. Oui, bien sûr, il y a davantage d’inégalités quand on est une femme issue de la diversité et d’un quartier populaire. Mais la différence, c’est la grille de lecture et l’assignation. Quand Rachel Khan [actrice, écrivaine et juriste] dit qu’elle ne veut pas qu’on l’assigne constamment à son identité de femme noire, c’est le signe que ce n’est pas toujours une grille de lecture intéressante.”
Rokhaya Diallo, sans doute l’une des personnalités françaises les plus taxées de “wokisme”, alerte, elle, sur l’imprécision avec laquelle ces concepts sont maniés. “Ce qui me surprend, confie-t-elle, ce sont les gens qui parlent de l’intersectionnalité comme si c’était une idéologie alors que c’est un outil juridique, pensé par une juriste pour analyser les discriminations croisées. La répétition à l’infini de ce langage vidé de son sens montre que les gens ne lisent pas et ne maîtrisent pas les concepts. À chaque fois qu’on critique la gauche intersectionnelle, je me demande comment on peut être contre un outil d’analyse. Mais je sais bien que les adversaires de cette notion parlent d’autre chose : ce qui est visé dans ce discours, ce sont les minorités qui ont enfin la possibilité de parler en leur nom avec leurs voix – les féministes, les lesbiennes, les personnes non blanches.”
David Pujadas, qui compte Rokhaya Diallo parmi ses chroniqueuses régulières dans 24h Pujadas, reconnaît qu’il existe un fossé entre plusieurs milieux et plusieurs générations : “L’ancienne génération ne demande qu’à être convaincue par la nouvelle, mais utilise des schémas très différents pour raisonner. La sensibilité des 20-30 ans n’a rien à voir avec la leur, mais n’est pas forcément idéologisée. Cette tranche d’âge considère que les cénacles où il n’y a que des hommes et des Blancs, c’est étouffant et que ça relève surtout du bon sens d’en sortir. En face, il faut bien reconnaître que de nombreux éditorialistes n’ont jamais eu de copain noir ni échangé avec une femme harcelée, et surinterprètent le côté idéologisé des gens qui dénoncent le sexisme, le racisme, l’homophobie. Mon goût de la nuance fait que j’aime discuter avec toutes ces personnes à la fois.”
Tout le monde n’a visiblement pas ce goût, à en croire les charges régulières contre la supposée “dictature wokiste” et le fameux “On ne peut plus rien dire”. L’Instagrameuse féministe Dora Moutot fait partie de celles et ceux qui ne cessent de fustiger le “wokisme” dans ses stories et alerte contre ce qu’elle estime être une pensée unique dangereuse, sans forcément mesurer la violence de ses propres propos. Cela lui vaut d’être la cible de cyberharcèlement, une des conséquences désastreuses de la polémique façon Twitter.
Aussi bien Marlène Schiappa que Rokhaya Diallo ou Laurence Rossignol évoquent les agressions dont elles sont victimes en ligne, contre lesquelles elles doivent s’armer, et qui ne viennent pas d’un seul bord politique. “Le féminisme dit intersectionnel est devenu une cible, glisse Laurence Rossignol. Il attire toute la détestation du féminisme, au-delà de ce qu’il est vraiment. Ma ligne de crête est de ne pas plier sur les désaccords que j’ai avec les indigénistes ou les transactivistes par exemple, mais de ne jamais laisser sans réponse une attaque contre les féministes – parfois c’est inconfortable. Ne jamais nourrir les masculinistes, et en même temps ne pas laisser dire n’importe quoi.”
“ Qu’un Éric Zemmour soit obligé de dire que le wokisme est abominable, ça veut dire qu’il le prend en considération.”
Rokhaya Diallo, elle, reconnaît avoir trouvé la bonne distance par rapport aux réseaux sociaux pour protéger sa santé mentale. “C’est vrai que l’ergonomie de Twitter favorise le harcèlement, tandis qu’Instagram est plus bienveillant, analyse-t-elle. Les réseaux sociaux perturbent le confort des classes dominantes, qui ont toujours été les seules à décider quelles étaient les thématiques légitimes. Avant, une Assa Traoré ne pouvait pas challenger la domination médiatique et élitiste car elle n’existait pas dans ce monde, et tout à coup elle s’impose à lui grâce aux médias internationaux et aux réseaux sociaux.”
Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne fait pas l’unanimité. Léa Chamboncel veut voir dans la violence verbale qu’elle et d’autres figures suscitent le signe que les lignes bougent. “S’il y a une contre-réaction, c’est que le mouvement est visible et réel. Qu’un Éric Zemmour soit obligé de dire que le wokisme est abominable, ça veut dire qu’il le prend en considération.”
Un débat nécessaire
Si Arielle Schwab observe aussi les clivages politiques évoluer, elle alerte toutefois sur le fractionnement à l’œuvre dans la pensée de gauche, qui pourrait menacer la cohésion de groupe. Là où Réjane Sénac s’intéresse à la convergence des luttes progressistes, Arielle Schwab voit une remise en cause du modèle républicain français à laquelle elle veut apporter des réponses adaptées à la société française.
“Aucun pan de la société n’échappera à ces questions, et à juste titre, rappelle celle qui a été active dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme à la fin des années 2000. Au moment où l’on s’interroge sur l’échec de la promesse d’égalité républicaine, on peut se demander si l’on n’a pas dans notre corpus de valeurs une approche française, républicaine, qui permettrait de s’attaquer à ces questions d’inclusion sans avoir un prisme d’obsession de la race, du genre et de l’identité en général. Certains outils sont plus adaptés au modèle américain pour travailler sur la question des droits civiques par exemple, mais une fois importés en France, ils ne fonctionnent pas nécessairement avec la structure de notre société, ou notre héritage historique.”
Pour la communicante qu’elle est, il ne fait aucun doute que ces questions vont s’inviter dans l’agenda politique de la campagne présidentielle.
Mais pour David Pujadas, ces problématiques ne feront pas le poids face aux préoccupations sanitaires et économiques du moment. Il voit simplement dans cet intérêt grandissant l’indice que les luttes contre les discriminations progressent.
“Ces sujets n’existaient pas il y a vingt ans, on en parle parce que les choses bougent.” Rokhaya Diallo aussi se félicite de cette évolution, et a décidé de ne pas abandonner la bataille sémantique en chemin. “Il ne faut pas se laisser intimider par l’insulte que pourrait devenir le mot ‘woke’. Perdre notre vocabulaire, c’est finir par intégrer que c’est infamant. Pour ma part, quand on me reproche de l’être, je dis toujours que je préfère être éveillée à la dénonciation des injustices qu’endormie.”
Nous avons contacté pour cet article des éditorialistes du Figaro qui n’ont hélas pas souhaité nous répondre.
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