Puisque Karl Lagerfeld inspire le monde de la mode, nous avons décidé de soumettre nos créatrices favorites à ses mantras. Profonds, futiles, dingues ou drôles, les propos du Kaiser ne laissent personne indifférent. Cette semaine, Alix Petit, à la tête de la marque Heimstone, répond à l’interview “Karl vous parle”.
“La mode, c’est pas vraiment un truc qui me passionne”, lâche Alix Petit. Pas très habituel de la part d’une créatrice, mais la cofondatrice d’Heimstone est comme ça, pas du genre à s’embarrasser des carcans de bienséance habituels. Ce qui a mené cette Parisienne à la mode, c’est davantage sa passion pour le voyage et les imprimés. “Quand j’étais petite, je voulais faire de la déco, je dessinais beaucoup et j’adorais tricoter, raconte la trentenaire, j’aimais beaucoup le textile et lors d’un voyage en Afrique, je me souviens avoir été fascinée par tous ces tissus qui venaient d’ailleurs.”
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Chacune des collections est construite autour d’un voyage de la créatrice qui s’inspire des paysages qu’elle croise pour créer ses imprimés.
Passée par l’atelier Chardon-Savard, une école de mode avec une spécialisation dans la maille, la jeune femme travaille ensuite chez Michel Klein et elle y rencontre celle avec laquelle elle cofonde Heimstone en 2007, Delphine Delafon, qui quitte l’entreprise en 2009. Depuis, Alix Petit continue seule. Il y a un an, celle qui se dit “fan des États-Unis” a emménagé à New York, faisant régulièrement des allers-retours entre les deux pays pour superviser les collections car c’est elle qui “dessine tout de A à Z”. Chacune d’entre elles est construite autour d’un voyage de la créatrice, qui s’inspire des paysages qu’elle croise pour créer ses imprimés. Thème de cet été: l’Australie. Son souci premier? “Avoir des vêtements qui tiennent toute une vie car plus ils vieillissent, plus ils se subliment”, précise-t-elle. Nous avons soumis Alix Petit aux théories du Kaiser et découvert son goût pour la ponctualité et son aversion pour le shopping.
“Je hais les montres, c’est la raison pour laquelle je suis toujours en retard.”
Je hais les montres aussi mais c’est la raison pour laquelle je suis en toujours en avance par contre! On n’a jamais été autant connecté aux autres et pourtant, tout le monde est en retard. Moi, je suis hyper ponctuelle et, si jamais je suis en retard, les gens savent qu’il m’est arrivé une tuile.
“Je trouve les tatouages horribles. C’est comme vivre dans une robe Pucci 24 heures sur 24.”
Ça dépend de qui porte la robe Pucci. J’aime bien les tatouages mais je ne pense pas que ça m’irait et je ne pense pas non plus que la robe Pucci m’irait, d’ailleurs. Même si le tatouage est tout petit, je trouve que ça enlève quelque chose, le côté pur peut-être. Idem pour les piercings.
“Pensez rose, ne le portez pas!”
Si je pense rose, je m’habille en rose. Je pense que le rose peut être hyper beau. Et il y a deux couleurs que je déteste, le fuschia et le jaune, mais je me mets régulièrement des challenges en essayant d’en mettre quand même dans mes collections.
“Les pantalons de jogging sont un signe de défaite. Vous avez perdu le contrôle de votre vie, donc vous sortez en jogging.”
Oui, je suis d’accord, tu laisses tomber une partie de toi-même quand tu sors en jogging. C’est un peu comme le legging d’ailleurs. J’en mets quand je prends l’avion mais je n’en suis pas fière!
“Si je pouvais être réincarné en un accessoire de mode, ce serait un shopping bag.”
Je crois que moi, je serais un portefeuille, car j’aime son côté hyper organisé, et aussi que ce soit petit et compact. On pourrait presque faire de son portefeuille son sac à main.
“Le vêtement ne doit pas t’aller, c’est toi qui dois aller au vêtement.”
Je ne suis pas d’accord. Il a un peu des réflexions de vieux monsieur, Karl. Je crois qu’il faut que le vêtement te corresponde car il peut t’embellir comme t’enlaidir, c’est souvent à double tranchant. Selon le corps qu’on a, on ne peut pas tout se permettre.
“Je suis une sorte de nymphomane de la mode qui n’atteint jamais l’orgasme.”
Quelle horreur! Déjà que je n’ai jamais été une fan de shopping, mais depuis que j’ai Heimstone, ça m’a totalement coupé l’envie! Je crois que ça m’auto-nourrit de faire des vêtements. Et quand je finis une collection, je suis satisfaite, ou pas, mais j’ai l’impression d’avancer et je passe à l’histoire suivante. Je ne suis pas une éternelle insatisfaite.
“Si vous me demandiez ce que j’aurais préféré inventer dans la mode, je vous répondrais la chemise blanche. Pour moi, une chemise, c’est la base de tout. Tout le reste passe après.”
Il y a en effet des basiques qu’il est utile d’avoir dans son placard. Pour moi, l’essentiel, c’est plutôt la veste en cuir car elle convient à tout le monde. Et puis, elle est modulable: avec un jean, c’est décontracté, avec une robe, c’est hyper sexy et avec un pantalon noir, c’est hyper habillé.
“On n’est jamais trop habillé, ni pas assez habillé avec une petite robe noire.”
En effet, c’est le vêtement qui passe partout. Le jour où tu n’as pas envie de t’habiller, tu mets ta petite robe noire; le jour où tu veux t’habiller, tu mets ta petite robe noire et le jour où tu veux être sexy, tu mets aussi ta petite robe noire!
Propos recueillis par Julia Tissier
Diaporama
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